AME, One Health, fake news… Le Covars se positionne à l’approche des législatives

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Publié le 28/06/2024

À la veille des législatives, sans citer nommément de formations politiques, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) pointe les risques sanitaires qu’auraient certains programmes de santé publique dans une lettre adressée au grand public.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

« Alerter des conséquences sanitaires de certaines intentions politiques exprimées en vue des élections législatives à venir », c’est ce qu’entend faire le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) dans une lettre adressée au grand public publiée ce 27 juin. Accès aux soins pour tous, « One Health » (« Une seule santé ») et protection de l’environnement, risques émergents, collaborations internationales, les thématiques en jeu sont au cœur du travail quotidien de l’instance qui déroule un argumentaire clair et étayé pour les défendre.

Maintenir l’AME

« Le maintien de l’accès aux soins pour tous est un enjeu crucial de santé publique et de protection de la société contre les risques sanitaires », lit-on. Le comité rappelle le raisonnement très largement partagé par la communauté médicale sur cet outil efficace de protection et de santé publique. À savoir que la réduction drastique voire la suppression de l’aide médicale d’État (AME) « pourrait paradoxalement accentuer les difficultés du système de santé français ». Des retards au diagnostic et au traitement de pathologies normalement traitées à moindre coût en ville pourraient « surcharger inutilement les hôpitaux publics déjà en grande difficulté ».

« Les risques sanitaires n’ont pas de frontières », la science se joue à l’international

« La France n’est pas et ne peut agir seule face aux risques sanitaires émergents », souligne le Covars rappelant la nécessaire collaboration avec l’Europe et les organisations internationales pour réagir aux alertes. Coopérations internationales, libre échange des étudiants, des chercheurs et des connaissances, programmes équitables et solidaires de préparation aux pandémies sont indispensables à la France si elle veut pouvoir elle aussi se protéger contre les risques émergents.

Et d’illustrer son propos avec l’exemple de la Grande-Bretagne qui « a jugé indispensable après le Brexit de maintenir sa participation aux programmes européens de recherche, indiquant combien ceux-ci sont cruciaux pour soutenir la qualité de recherches nationales ».

Pollutions et environnement : soutenir l’approche « Une seule santé »

Le monde vit « une bascule systémique », à la fois climatique, écologique, énergétique, démographique et géopolitique. La santé ne peut plus s’envisager que sous le prisme des agents pathogènes ou de l’humain. « Le lien étroit, incontestable, entre menaces infectieuses et environnementales, ne peut plus être occulté », insiste le comité dans une vision « One Health » (« Une seule santé ») incluant la lutte contre les pollutions et la protection de l’environnement. « Il n’est plus acceptable pour les dirigeants politiques de nier ou ignorer les conséquences du réchauffement climatique, de la perte de biodiversité, et de la pollution sur la santé humaine, des animaux et des écosystèmes qui ne peuvent être bradés pour des bénéfices à court terme », assène le comité.

Les fake news, une menace croissante

Le comité défend l’éducation de tous, y compris des décideurs, mettant en garde contre « la propagation et l’utilisation d’informations fausses ou invérifiables ». La rigueur et la compréhension de la démarche scientifique sont « un élément clé de l’anticipation des risques sanitaires et de l’acceptabilité par les populations des mesures de contrôle ».


Source : lequotidiendumedecin.fr