Crise aux Antilles : les médecins libéraux regrettent un manque de soutien du ministère

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Publié le 23/12/2021
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Crédit photo : Phanie

Dans les Antilles, les barrages sont levés et les tensions apaisées, mais la situation n'est pas réglée. Des instances d’écoute et de dialogue pour les professionnels de santé non vaccinés – l'obligation vaccinale a déclenché le mouvement de contestation, début novembre – ont été mises en place par le gouvernement pour accompagner les soignants hospitaliers concernés par une suspension. Les cabinets de ville et les pharmacies, eux, ont rouvert, sans avoir été entendus par le gouvernement.

Après le pillage et le saccage de cabinets médicaux et de pharmacies en Martinique, l'URPS médecins libéraux avait appelé à la fermeture des cabinets après 17 heures pour ne plus avoir à circuler la nuit. Les interventions dans les maisons médicales de garde et la régulation du Samu avaient également été interrompues. Selon l'URPS, qui réclamait « un accompagnement sécurisé » pour les libéraux, les médecins étaient également victimes « d'extorsions » sur les barrages ou contraints de franchir « des barrages en feu » pour rentrer chez eux après avoir assuré des gardes.

Libéraux oubliés

Désormais, les horaires habituels ont repris et les barrages sont levés, mais « aucune annonce n'a été faite pour la médecine de ville », déplore la Dr Anne Criquet-Hayot, présidente (FMF) de l'URPS Martinique, contactée par « Le Quotidien ». Olivier Véran « ne semble être que le ministre des hospitaliers, oubliant complètement les libéraux dans leurs problématiques et leurs rémunérations », regrette la généraliste, qui n'a pas eu de réponse à ses courriers envoyés au préfet et au ministre, concernant la sécurité des médecins.

De son côté, l'URPS médecins libéraux de Guadeloupe avait condamné les individus empêchant les malades d'accéder à leurs soins et les soignants à leurs lieux d'exercice. Elle appelait également à laisser circuler les médecins et soignants qui donnent du leur pour que les soins soient le moins dégradés possible.

L'agence régionale de santé (ARS) avait alerté sur des « agressions physiques » de professionnels de santé dont des menaces avec armes à feu, une tentative de car-jacking, des véhicules pris à partie ou encore des courses-poursuites. Là aussi, les barrages ont été levés et les cabinets ont repris leur activité.

Reprise des fonctions en cas de vaccination

À l'hôpital, les personnels non vaccinés ont jusqu’au 31 décembre pour s’inscrire à une instance de conciliation, indique le ministère. Leur suspension de salaire éventuelle est interrompue dès lors qu'ils s'inscrivent dans ce processus de dialogue.

Pour ceux qui acceptent la vaccination, leur suspension sera interrompue « dès la première injection » et la reprise des fonctions sera immédiate. Les personnes refusant la vaccination seront suspendues, avec une aide à la reconversion professionnelle.


Source : lequotidiendumedecin.fr