Vaccin Covid : la deuxième dose de rappel élargie à cinq millions de Français, la situation des soignants « en cours d’arbitrage »

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Publié le 20/07/2022

Crédit photo : Phanie

À la suite des recommandations émises par la Haute autorité de santé (HAS) le 13 juillet, le ministère de la Santé a décidé ce mercredi d’élargir la deuxième de rappel de vaccin Covid « à environ cinq millions de Français », précise un représentant de Ségur. Sont désormais éligibles à cette quatrième dose : les adultes de 18 à 60 ans souffrant de comorbidités, les femmes enceintes « dès le premier trimestre de grossesse », détaille le ministère, ainsi que l’entourage de ces patients vulnérables ou immunodéprimés dans le cadre de la stratégie de « cocooning ».

Diabètes, obésité, cancers, grossesses… Ces nouveaux Français ciblés viennent grossir la liste des 12 millions de patients déjà éligibles à la seconde dose de rappel (plus de 60 ans, résidents en Ehpad ou personnes sévèrement immunodéprimées). « Les autorités scientifiques nous disent que les variants BA.4 et BA.5 qui circulent sont très contagieux, et moins immunisants, nous poursuivons donc notre mobilisation sur les deuxièmes rappels à destination des publics les plus fragiles », justifie le ministère.

Trois mois après l'infection

Pour les personnes âgées de plus de 80 ans, les résidents en Ehpad ou sévèrement immunodéprimés, la seconde dose de rappel doit être réalisée trois mois après la première. Pour tous les autres Français éligibles - y compris, donc, les femmes enceintes et les adultes comorbides - « l’écart entre les deux doses est de six mois », précise Ségur.

Face à l’échappement immunitaire induit par les variants BA.1 à BA.5, la doctrine « une infection = une injection » évolue. « En cas infection Covid survenue après le premier rappel vaccinal, on fait quand même un second rappel, trois mois après l’infection », fait valoir le ministère de la Santé et la Prévention.

Quid de l’extension du second rappel aux soignants ? « Au moment où nous parlons, des arbitrages sont toujours en cours sur le sujet, mais un médecin qui a des contacts très rapprochés avec des patients vulnérables pourrait rentrer dans la stratégie de cocooning », répond Ségur. À noter que 88 % des professionnels de santé libéraux ont reçu une première dose de rappel.

95 % des injections réalisées en ville

Depuis mars dernier, la campagne autour de la quatrième dose a permis de vacciner plus de quatre millions de personnes. Dans le détail, 42 % des plus de 80 ans, 60 % des résidents d’Ehpad et 30 % des plus de 60 ans ont reçu leur second rappel vaccinal. Avec la fermeture progressive des centres de vaccination - 244 étaient encore actifs le 4 juillet dernier - la campagne vaccinale s’est largement déportée sur la ville. Désormais, 95 % des injections y sont réalisées, « plus de deux tiers par les pharmacies d’officine, et environ 14 % par les médecins », précise le ministère, sur la foi des commandes passées en début de semaine.

« À l’approche de l’été, nous menons des actions dirigées vers les professionnels de santé de deux zones : les villages où nous incitons les soignants à maintenir une offre vaccinale de proximité, et les zones touristiques où nous les invitons à anticiper le flux de touristes sur leur volume de commandes », souligne-t-il.

D’ici l’automne, quatre nouveaux vaccins pourraient arriver sur le marché français, dont les versions adaptées des vaccins Pfizer et Moderna « dirigées contre les souches Wuhan et Omicron », indique le ministère.


Source : lequotidiendumedecin.fr