Les canicules de 2019 auraient provoqué moins de 1 500 décès en excès, une surmortalité modérée

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Publié le 09/09/2019

Crédit photo : S. Toubon

Les deux épisodes de canicule qui ont frappé la France l'été 2019 sont à l'origine de 1 435 décès en excès, 567 lors de la première vague du 24 juin au 7 juillet, puis 868 lors de la seconde, du 21 au 27 juillet, selon les premiers chiffres de Santé publique France, publiés par la Direction générale de la santé (DGS). Cela représente une surmortalité de 9,1 % par rapport aux décès normalement attendus au cours de ces périodes, lit-on. 

« C'est 10 fois moins de décès que la canicule de 2003 », a souligné la ministre de la Santé Agnès Buzyn ce 8 septembre, dans l'émission « Questions politiques » (France Inter/Franceinfo/Le Monde). 

La première canicule a été aussi intense mais plus brève que les canicules de 2015 et 2018 ; le record national a été atteint avec 46 degrés dans l'Hérault, le 28 juin. La seconde a été d'une intensité comparable à celle de 2003, mais également plus brève.  

Toutes les classes d'âge touchées 

La majorité des décès concerne des personnes âgées de plus de 75 ans (974). Mais toutes les classes d'âge sont touchées, souligne la DGS. Les 15-44 ans sont à l'origine de 17,4 % de la surmortalité liée à la première vague de chaleur, tandis que les 65-74 ans représente 16,4 % de la surmortalité constatée pour le deuxième épisode caniculaire.  

Dix hommes ont par ailleurs trouvé la mort sur leur lieu de travail (en majorité, en extérieur), en raison – possiblement – de la chaleur. Ils avaient entre 32 et 61 ans, quatre travaillaient dans le BTP, un dans l'agriculture. 

Géographiquement, ce sont les départements placés en vigilance rouge qui ont été particulièrement frappés par la surmortalité, qui a été d'environ 50 % plus élevée qu'ailleurs. 

Une prévention efficace, à intensifier 

S'il faut attendre fin septembre pour connaître le bilan épidémiologique complet de Santé publique France, la DGS considère que les épisodes de canicule de 2019 ont eu un impact sanitaire modéré. La surmortalité observée en 2015 a été de 10, 1 %, et de 15 % en 2018, précise-t-elle, appelant à interpréter cette comparaison avec précaution. 

« Nous avons réussi grâce à la prévention et à ces messages que la population a bien intégrés à diminuer d'un facteur 10 la mortalité de 2003 », s'est félicitée Agnès Buzyn, en saluant la mobilisation des professionnels du soin, des collectivités, des associations, et des EHPAD. Cela a ainsi évité une saturation des services de santé : les sollicitations liées à la canicule de SOS Médecins ont augmenté de 3 %, celles des urgences de 2 à 3 % a-t-elle précisé. 

« La prévention doit encore porter ses fruits », notamment dans le milieu professionnel, a-t-elle ajouté. 

Selon l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), des efforts doivent encore être fournis pour renforcer la « lutte contre l'isolement et l'accompagnement quotidien » des plus vulnérables. Et de plaider pour la mise en place d'une prestation autonomie pour augmenter le temps passé à leurs côtés. « Le décès de 1 500 personnes reste inacceptable. Comment aurait-on réagi à une surmortalité de 1 500 jeunes enfants », interroge l'AD-PA. 


Source : lequotidiendumedecin.fr