Traditionnellement, le mois de mars est celui de la mobilisation contre le cancer colo-rectal. Pour l’édition 2014 de « Mars bleu », la campagne de l’INCA renouvelle ses recommandations de dépistage en rappelant que ce cancer guérit dans 90% des cas s’il est diagnostiqué à un stade précoce.
Dans une fiche destinée aux professionnels de santé (1), l’INCA rappelle que « l'opportunité d'un dépistage du cancer colorectal, l'âge auquel commencer à le réaliser, le rythme et les modalités de surveillance ou d'investigation, varient selon le niveau de risque des patients ».
On distingue trois types de profils : les patients à risque moyen de cancer colorectal, les plus nombreux avec environ 80 % des cas de cancers, ceux à risque élevé (15 à 20 % des cas) et ceux à risque très élevé qui représentent 1 à 3% des cas de cancers.
› Les sujets à risque moyen sont définis par l’âge, de 50 à 74 ans et l’absence d’histoire familiale ou d’antécédents personnels de cancer colorectal ou d'adénome et ne présentant pas de symptôme évocateur. C’est à cette population que s’adresse le programme de dépistage organisé du cancer colo-rectal par recherche de sang occulte dans les selles. Le test utilisé en 2014 reste toujours le test au gaïac (Hémoccult®) qui sera remplacé avant la fin de l’année par le test immunologique. Ce dernier, plus sensible (détection de 2 à 2,5 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus d'adénome) et plus simple pour le patient (un prélèvement contre six) repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps.
› Les sujets à risque élevé (4 à 10 fois plus de risques de développer un cancer) sont ceux ayant eu un cancer colorectal, ou un (ou plusieurs) adénome(s) ; ceux dont un parent au premier degré a été atteint d'un cancer colorectal avant 65 ans, et de ceux dont deux parents ont été atteints de ce type de cancer, quel que soit leur âge au moment du diagnostic. Les personnes ayant un antécédent familial au premier degré d'adénome avancé, de plus de 1 cm, se révèlent avoir un niveau de risque proche de celles ayant un antécédent familial de cancer ; et les personnes atteintes d'une MICI étendue au moment du diagnostic et évoluant depuis plus de 20 ans. Pour cette population, le dépistage repose sur la coloscopie, dont le rythme de répétition sera déterminé en fonction des lésions découvertes, du profil et des antécédents du patient.
› Les sujets à risque très élevé sont rares : les membres d'une famille atteinte de polypose adénomateuse familiale (PAF) ou présentant des cas de cancer colorectal héréditaire non polyposique (syndrome de Lynch). Ils relèvent de la consultation d’oncogénétique qui conditionne les modalités de suivi.
› Pour les sujets à risque moyen, l’INCa insiste sur la nécessité de l’implication des généralistes qui reste le « facteur clé de l’adhésion des Français au dépistage ». 90% des Français se soumettent à l’Hemoccult® une fois remis par leur médecin traitant. Mais ils sont seulement 66 % des médecins à se sentir concernés par ce dépistage et 34% à le vérifier systématiquement à chaque consultation auprès de leurs patients de 50 à 74 ans.
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