Au CH de Mayotte, émotion après l'agression d'un chirurgien

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Publié le 30/01/2023
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Crédit photo : Twitter

Environ 70 personnes se sont rassemblées jeudi dernier devant les urgences du CH de Mayotte. À l’initiative de la commission médicale de l’établissement (CME), ils ont exprimé leur soutien envers un chirurgien agressé et séquestré quelques jours plus tôt dans l’enceinte de l’établissement, alors qu’il sortait de sa chambre de sa garde.

Dans la nuit du 21 au 22 janvier, vers deux heures du matin, des hommes encagoulés armés d’un marteau et d’une barre de fer ont enfermé le chirurgien, après lui avoir dérobé des objets électroniques et de la monnaie, rapporte « Mayotte Hebdo ». Par chance, le praticien a pu prévenir le standard avec son téléphone professionnel. Arrêté une journée, il a depuis repris le travail et ne souhaite pas quitter Mayotte. La police de Mamoudzou a arrêté deux personnes suspectées du cambriolage.

« Un cran dans la violence a été franchi »

Pour le Dr Pierre Millot, président de la CME, « un cran dans la violence a été franchi », sachant que le chirurgien s’est fait agresser « dans le cadre de son travail, dans sa chambre de garde, entre deux interventions », rapporte le journal local. L’arrivée tardive des vigiles, « 45 minutes, une heure » après les faits a aussi été pointée du doigt. « Les gardiens ne doivent pas être seulement décoratifs, mais efficaces. Les accès et les abords immédiats de l’hôpital doivent être sécurisés afin que le personnel de nuit vienne travailler sans avoir la peur au ventre », recadre le Dr Pierre Millot.

Dans un communiqué, le Syndicat des praticiens des hôpitaux publics (SPHP) a apporté « tout son soutien et sa solidarité » au chirurgien agressé sur son lieu de travail. « Nous ne saurions tolérer un tel acte criminel au sein du sanctuaire que doit rester l’hôpital », poursuit le syndicat. Il dénonce des faits « indignes » et réclame des mesures d’urgence « pour assurer la sécurité de l’ensemble du personnel hospitalier ».

Le CH de Mayotte, qui peine à attirer les médecins, se serait bien passé de cette agression. Les affrontements de novembre 2022, qui ont fait la une de l’actualité, ont en effet dissuadé certains candidats de venir, souligne Jean-Mathieu Defour, directeur général de l’établissement.


Source : lequotidiendumedecin.fr