Un interne de 27 ans en médecine générale a été physiquement agressé lors de sa garde au CHU de Nice dans la journée du samedi 26 octobre, a relayé le syndicat des internes des hôpitaux de Nice (Be-IHN) en début de semaine.
« Un patient a été amené par les forces de l’ordre au service d'accueil des urgences. Ce dernier a été lâché dans un box de traumatologie sans que l'interne ne soit mis au courant de l'agressivité du patient. Plus tard dans la soirée après l'avoir examiné, l'interne de garde s'est fait agresser par ce même patient qui a [l']étranglé », détaille-t-il. L'interne a finalement maîtrisé le patient jusqu'à l'intervention de la sécurité. Le patient a ensuite été sédaté.
Face à cet incident grave, le Be-IHN réclame des mesures pour mieux sécuriser le service d'accueil des urgences. Cet été, un médecin du même service a été agressé. Dans le cas de l'agression de l'interne, le syndicat estime que le patient a été dans un premier temps mal orienté. « Nous avons des box police et des zones médico-chirurgicales plus sécurisés que les box de traumatologie. Le patient a été amené par la police pour une plaie à l'avant-bras », causée initialement par un comportement violent.
Mais au cœur du problème, le syndicat estime que le CHU n'a pas été à la hauteur dans la prise en charge de son confrère. Il presse la direction de débriefer sur cet épisode afin que cette situation ne se reproduise pas. « L'interne a été laissé tout seul pendant trois jours. Personne n'était au courant de l'agression. Peut-être que l'hôpital n'a pas pris la mesure de la gravité de la situation ou peut-être est-ce de la négligence », s'agace Pierre Colaux, président du Be-IHN, ajoutant qu'habituellement les relations avec la direction sont positives.
Seul le directeur de garde, membre de la direction qui est appelé en cas de problème lors d'une garde, est venu débriefer l'interne le jour même et proposer une aide psychologique. « Mais l'interne n'a ensuite plus eu de nouvelles pendant trois jours, une réunion avec la CME s'est tenue entre-temps, tous les PU-PH et le président de la CME sont tombés des nus en apprenant l'agression », ajoute le président du syndicat.
Quatre jours d'arrêt
L'interne a reçu dans la foulée le soutien du président de la CME. Un professeur de psychiatrie lui a également proposé son aide. L'interne a été mis aussi en arrêt maladie pour 4 jours. Il a également porté plainte.
Contacté, le CHU de Nice affirme son soutien au jeune médecin et explique que l'hôpital n'a pas été inactif. « Dès réception de l’alerte, le directeur de garde s’est rendu sur place pendant plus de 2 heures pour échanger avec la victime, la cadre supérieure de garde et le médecin sénior. Une aide psychologique a été proposée à l'interne à plusieurs reprises, aide qui a été refusée », précise la direction. Le CHU indique aussi avoir accompagné la victime pour déposer plainte. Une convocation pour une consultation en médecine légale, afin de faire constater les coups et blessures, lui a été remise. L'interne a déjà repris son poste mais le CHU lui a proposé de continuer à être accompagné par un psychologue et par le médecin du travail.
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