L'hôpital Foch a inauguré, en décembre dernier, à Suresnes, près de Paris, un institut qui propose une prise en charge personnalisée des patients à travers un Centre de soins de support. Mais pas seulement. Ce lieu inédit héberge également un Centre Prévention & Travail, qui entend préserver la santé des professionnels de santé qui, eux-mêmes, prennent soin des autres. Le nom de ce lieu hybride : l'Institut Line-Renaud.
« L'idée de créer un tel institut a germé dès 2018 à l'initiative du Dr Florian Scotté, alors chef de service d'oncologie et soins de supports de l'hôpital », indique Stéphanie Forte, directrice des affaires médicales de l'hôpital Foch. Depuis plusieurs années déjà, l'établissement, au label Esmo récemment renouvelé, « s'est engagé dans la structuration de son offre de soins de support, par la création de lits d'hospitalisation dédiés et un hôpital de jour ».
Line Renaud, marraine de l'institut
Le nom du lieu était une évidence, selon la directrice. Marraine de l'institut, « Line Renaud a déjà été engagée auprès de nos équipes dédiées à la prise en charge des patients atteints de VIH. Aujourd'hui, c'est auprès des patients atteints de cancer et des professionnels de l'établissement qu'elle s'engage ».
À travers le premier centre (Centre de soins de support), l'institut propose à chaque patient un parcours de « soins complémentaires » sur mesure durant six mois, en continuité avec l'expertise médicale de l'hôpital Foch. Sans reste à charge.
Réévaluer régulièrement les besoins des patients
L'institut a recruté une trentaine de professionnels et travaille également avec des prestataires comme la Cami (pour l'activité sportive adaptée), Rosa Mouv (yoga), CEW (socio-esthétique) et fait appel à d'autres compétences interdisciplinaires (art-thérapie, hypnose, aromathérapie, musicothérapie...).
« Spécialement dédié aux patients atteints de cancer, ce centre se différencie par sa volonté de médicaliser le parcours de soins et de réévaluer régulièrement les besoins des patients en soins de support tout au long de son parcours, précise Stéphanie Forte. Aujourd'hui, tous les patients traités pour un cancer à l'hôpital Foch ont accès à la maison des soins de support. »
« Nous avons la volonté d'étendre ces soins à des patients atteints d'autres pathologies, notamment porteurs de maladies chroniques », précisent les Pr Jaafar Bennouna et Dr David Billard, respectivement chef de service d'oncologie médicale et responsable médical à l'institut Line-Renaud.
Contraints d'annuler leur rendez-vous médical
Soutenu par la société Malakoff Humanis et la Fondation Hôpital Foch, l'institut Line-Renaud, c'est aussi un centre Prévention & Travail, qui prend soin des professionnels de santé. Ce projet est né d'un constat de la psychologue du travail de l'hôpital Foch, Sabrine Berrada. « Faute de temps, de nombreux professionnels de santé sont contraints d'annuler leur rendez-vous médical, de le reporter, voire de l'occulter complètement, indique le Dr Carline Amiel, chef du service de santé au travail de l'hôpital Foch ainsi que directrice du centre. Ce problème préexistait avant l'arrivée de la pandémie de Covid-19, mais les conséquences physiques et psychologiques inhérentes à cette crise sanitaire majeure l'ont exacerbé. »
Pris en charge de la tête aux pieds
Le Centre Santé & Travail de l'institut est exclusivement dédié aux salariés et aux étudiants de l'hôpital Foch. Chacun peut venir sur son temps de travail et bénéficier d'un reste à charge zéro. Chacun est pris en charge « de la tête aux pieds » et bénéficie de différents types de consultations anonymisées : cardiologie, nutrition, dermatologie, ophtalmologie, gynécologie, ORL, bilan podologique. Des ateliers leur sont aussi proposés avec une diététicienne, une psychologue ou un chiropracteur. Une attention qu'apprécie tout particulièrement la marraine des lieux.
« Un institut de santé portant mon nom, vous n'imaginez pas l'émotion qui fut la mienne. Cela me semblait impensable, je n'en revenais pas », s'étonne encore Line Renaud depuis l'appel reçu du directeur de l'hôpital Foch, Jacques Léglise. À l’origine de la recommandation, le Pr Hannoun, chirurgien viscéral et digestif, qui connaissait bien la comédienne pour son rapport à la science et ses engagements. « À titre personnel, je dois beaucoup à l'hôpital Foch. Il m'a accueillie et sauvée dans les mauvais jours », souligne la marraine de l'institut.
Pour l'actrice, depuis peu Grand-Croix de la Légion d'honneur, proposer des soins de confort et de réconfort en parallèle aux malades qui luttent contre le cancer et de la prévention aux « gardiens de nos vies, c'est dispenser de la bienveillance, de l'amour en quelque sorte ». « Je suis très fière que cette tendresse puisse porter mon nom puisque que cela correspond à ma nature. »
« Nous avons la volonté de créer un modèle national, reproductible, indique Stéphanie Forte. Nous avons établi un programme de recherche sur plusieurs années et envisageons d'ouvrir les soins de support à d'autres pathologies telles que les maladies chroniques. Tout ça en assurant un reste à charge zéro pour les patients tout comme pour les professionnels de santé. »
Soins palliatifs précoces : ouverture du premier hôpital de jour en Essonne
Après les accusations d'une médecin, un #MeToo à l'hôpital ?
L’urgentiste Patrick Pelloux accusé de harcèlement sexuel et moral par l’infectiologue Karine Lacombe
Ressources humaines
Le recrutement de médecins cubains à Guingamp, symbole des difficultés hospitalières