Dans la nuit du 27 au 28 octobre, une patiente de 34 ans a été victime d’un viol dans les locaux du service d’accueil des urgences de l’hôpital Cochin-Port Royal, à Paris. La jeune femme avait été hospitalisée suite à un traumatisme crânien consécutif à un malaise à la sortie d’un bar, a expliqué à l'AFP Me Laura Abecassis, avocate de la victime, confirmant une information du « Parisien » et de « RMC ».
Vers 4 h du matin, un infirmier a surpris un homme dans le box de la jeune femme, en train de la violer avec ses doigts alors qu'elle était endormie. « Le personnel du service s’est tout de suite rendu auprès de la patiente, précise l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il a tenté d’intercepter le suspect, qui s'est alors débattu et s’est enfui. »
Les soignants ont immédiatement contacté la police, qui s’est rendue « sur place très rapidement pour entendre la victime, qui a ensuite été orientée vers les urgences médicojudiciaires », ajoute le CHU francilien. Le suspect a ensuite été intercepté et mis en détention provisoire.
« Double traumatisme »
L’AP-HP – qui apporte « son entier soutien et sa pleine solidarité » à l’égard de la victime – a précisé que l’agresseur présumé était lui-même patient du service d’urgences de Cochin. L’homme aurait repéré sa victime plus tôt dans le bar et aurait simulé un coma éthylique pour pouvoir être, lui aussi, transporté aux urgences une heure après le malaise de la jeune femme.
Mercredi 23 novembre, la victime a porté plainte contre X pour « mise en danger de la vie d'autrui ». « C'est un double traumatisme pour ma cliente, le viol en lui-même et les circonstances. Elle veut aller jusqu'au bout, comprendre comment ces faits extrêmement graves ont pu se passer comme ça dans un service public », a commenté Me Abecassis.
Enquête interne
« Une analyse précise de la chronologie des événements est en cours en interne afin de mettre en lumière les circonstances précises de cette agression », souligne l’AP-HP qui lance également une enquête.
De son côté, la CGT Cochin déplore des faits « inadmissibles », soulignant avoir « déjà dénoncé l'extension du service d'urgences de Cochin sans augmentation du personnel, ce qui isole encore plus le personnel et les patients ». Le syndicat ajoute que, par manque de personnel, « la sécurité des patients ne peut être assurée ». À l'aune de l'enquête de la direction, la CGT Cochin ne souhaite pas voir les soignants tenus pour responsables de l’agression et prévient qu’elle « n'acceptera pas qu'un lampiste innocent en fasse les frais ».
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