« À ce jour, 10 % des postes d’assistants de régulation médicale (ARM) sont vacants », regrettait la mission Braun sur les urgences. Pour muscler les effectifs de cette profession née en 2019, un arrêté publié ce 28 juillet au « Journal officiel » vient autoriser les étudiants en médecine à faire des vacations « à titre temporaire » dans les établissements « pour réaliser des activités d'assistant de régulation médicale dans un centre de réception et de régulation des appels (CRRA) d'un service d'aide médicale urgente (SAMU) et du service d'accès aux soins (SAS) ».
« L’extension de ce dispositif dérogatoire aux étudiants en médecine, s’appliquant jusqu’au 30 septembre 2022, fait suite à une large consultation de l’ensemble des parties prenantes », précise auprès du « Quotidien », le ministère de la Santé.
Formation obligatoire
En pratique, dès la validation de la troisième année de premier cycle, les carabins pourront être employés en tant qu’ARM, soit en vacation soit en contrat à durée déterminée. Leur rémunération sera alignée sur celle des « agents titulaires du premier échelon du premier grade du corps concerné ou sur le salaire minimum conventionnel de l'emploi occupé », précise l’arrêté, soit environ 1 700 euros bruts par mois pour un ARM de premier échelon.
Prérequis essentiel pour les jeunes : avoir assisté à une formation d’au moins cinq jours, dispensée par un ARM diplômé. « C’était l’un de nos points de vigilance », se félicite Yaël Thomas, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf). Autre exigence de l’Anemf, satisfaite par l’arrêté : que ces vacations se fassent en dehors du parcours de formation, « et ne remplacent pas les stages », précise Yaël Thomas.
Les étudiants agiront « sous la responsabilité du médecin régulateur et en présence d'au moins un assistant de régulation médicale diplômé », encadre également le texte.
Pour ne plus être « lâchés dans la nature »
« Nous sommes plutôt contents que ces vacations puissent s’ouvrir aux étudiants », dans le cadre de la mission flash, commente le président de l’Anemf, qui rappelle que « depuis la crise Covid, les étudiants en médecine étaient déjà engagés comme ARM, mais sans aucun cadre légal. Il y avait parfois de grosses dérives, car ils étaient lâchés dans la nature sans formation ».
L’arrêté vient donc encadrer la pratique et ouvrir des nouvelles missions aux carabins, en plus des vacations déjà possibles comme aides-soignants après la deuxième année, mais aussi comme infirmiers, après validation de la cinquième année.
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