À défaut de se caractériser par sa modération, le Dr Jérôme Marty se singularise par sa liberté de ton. Et d’action. Élu sur la liste CSMF en 2010 à l’URPS de Midi Pyrénées, le généraliste toulousain se présente, cinq ans plus tard, sur la liste de la FMF, organisation présidée par Jean-Paul Hamon. Un choix qu’il justifie par la ligne commune à son association, l’UFML (Union Française pour une Médecine Libre, née du mouvement des "médecins pigeons"), et la FMF : le retrait de la loi Santé. Assurant qu’il « garde (sa) liberté de parole », il ambitionne de faire « entendre la voix de l’UFML avec ses différences » par rapport celle que pourrait adopter le syndicat de Jean-Paul Hamon. Une voix qui raisonnera également au sein du SML et du Bloc, deux autres syndicats partisans du retrait de la loi et sur les listes desquels figurent des adhérents de l’UFML pour le collège III (médecins spécialistes), s’agissant du premier, et pour le collège II (chirurgiens, anesthésistes réanimateurs et gynéco-obstétriciens), pour le second.
Ardent pourfendeur des organisations syndicales, Jérôme Marty n’hésite pourtant pas à faire alliance avec elles. Car, cette année à tout le moins, « le combat pour les URPS, c’est surtout un combat contre la loi de santé ». À ses yeux, le travail de l’UFML, qui fêtera sa troisième année d’existence fin octobre, « a été de montrer les erreurs ». Et cinq ans après les dernières élections, « le bilan de la profession est catastrophique », commente-il, taux de suicide et de burn-out à l’appui, « et on a des structures qui se targuent d’être représentatives… » « On veut changer l’avenir », poursuit le président de l’UFML, « on veut changer complètement les orientations de la profession ». Si « l’objectif n° 1, c’est le retrait de la loi », un but pour lequel « on fera tout, on ne laissera rien passer », ce n’est pas tout. Plus largement, Jérôme Marty assure vouloir « changer le paradigme de la profession », autrement dit lutter contre « la mise sous tutelle de la profession ».
Candidat éligible dans la nouvelle région de Toulouse (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), Jérôme Marty plaide pour « changer le fonctionnement des URPS et si on était suffisamment nombreux, on irait jusqu’à les supprimer ». Une idée qui, assure-t-il, trouve un certain écho à la FMF… Selon lui, le syndicat est « tout à fait d’accord pour changer complètement les URPS », autrement dit « pour repartir sur des (nouvelles) structures qui représenteraient les professionnels et où on ferait une politique syndicale » concentrée autour de « l’organisation de la profession ». Si le généraliste toulousain voit l’avenir dégagé de ces unions, « les chambres d’enregistrement des ARS », il aspire toutefois à une « victoire syndicale aux UPRS », le 12 octobre prochain, laquelle leur permettrait de s’imposer comme « une arme de discussion (sic) avec l’État ».
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