J’ai bien apprécié les propos de mon confrère, le Dr Bouniol (n° 2891), dont je partage l’enthousiasme. J’ai envie de partager mon expérience d’un peu plus de 40 ans d’exercice.
Ayant connu des débuts difficiles à cause de la pléthore de médecins installés avec une concurrence malsaine, des patients exigeants, de la nécessité d’assurer des gardes y compris la nuit, des actes impayés... je peux dire aujourd’hui que je vis les plus belles heures de la médecine de ville.
L’argument de la jeune génération pour ne pas s’installer – refus des horaires excessifs, absence de vie familiale – est péjoratif pour la génération précédente. Et faux, puisque les conditions d’exercice ont bien changé, le nombre élevé de retraités actifs en est la plus belle illustration. Les concurrents de l’époque sont devenus des potes, souvent réunis autour d’un bon repas.
Je travaille sans rendez-vous et je fais, le matin, les visites à domicile. Les patients apprécient cette spontanéité et le manifestent régulièrement.
Il faut une bonne formation médicale, très spécifique, avec des stages d’interne en périphérie, des stages chez le praticien... certainement différents de ceux du CHU. Il faut aussi une formation relationnelle, qui s’acquiert dans ce contexte.
J’encourage les médecins à s’installer. La médecine générale est la solution à la plupart des problèmes que nous connaissons en médecine : surcharge des urgences, déficits budgétaires, burn-out, délais de rdv délirants...
Il faut que les politiques prennent le problème à bras-le-corps, comme ils l’ont toujours promis sans jamais l’avoir jamais fait. Il faut que les médecins assument leurs tâches pour imposer leurs conditions.
Je reprendrais le slogan de mon confrère nîmois : « Jeunes médecins, installez-vous », et je dirais même « Imposez-vous ! » Vive la médecine générale !
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