Suite à la rubrique : “Y a-t-il un âge limite pour exercer la médecine”, je me permets de vous parler de mon expérience qui est tout à fait récente.
J’ai exercé la médecine générale dans une petite ville de Bourgogne du sud pendant près de 47 ans et viens de prendre ma retraite à plus de 75 ans.
Je ne pensais pas m’arrêter de travailler ayant la chance d’être en bonne santé. Le travail de médecin généraliste me passionnait toujours autant et mes patients me le rendaient bien.
En fait, c’est un événement extérieur qui m’a poussé à prendre ma retraite. La maison médicale dans laquelle nous étions ayant ouvert ses portes en 2013 a dû les fermer fin 2014 pour malfaçon…
C’est donc contraint et forcé que je me suis arrêté de travailler ne voulant pas changer de local une autre fois… En fait, la MSP dans laquelle je travaillais a disparu et les patients se sont dispersés et plusieurs des médecins ont d’ailleurs déménagé. Il faut dire que nous n’avons guère été aidés par la municipalité, le Conseil général ou le Département ; c’est le moins qu’on puisse dire.
À la suite de tout cela, désorganisation du tissu médical extrêmement fragile de la région et plusieurs centaines de patients sans médecins…
Mais en ce qui me concerne, je suis finalement ravi de ma nouvelle vie dans laquelle je n’ai plus d’impératif d’horaires notamment, de rendez-vous, etc. Ma vie s’organise autour de la lecture, du bricolage et des voyages.
Je reste toujours en contact avec mes anciens patients à qui je vais rendre visite de façon tout à fait inopinée. De même, je vais voir mes patients lorsque je sais qu’ils sont hospitalisés, par exemple.
J’avais eu quelques velléités de faire des vacations type addictologie ou service d’urgence mais, en fait, la liberté de ma nouvelle vie m’en a vite dissuadé.
Je suis donc maintenant parfaitement heureux de ma nouvelle vie et le passage à cette nouvelle vie que je redoutais s’est finalement très bien passé.
P.-S. : Ayant travaillé plus de 10 ans en cumul emploi retraite, je déplore le scandale des prélèvements notamment de la Carmf qui ne donnaient droit à aucun avantage sur le montant de notre retraite.
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