Alice, 23 ans, sevrée d’une grave addiction à la cocaïne après une hospitalisation et, avec beaucoup de courage, du compagnon qui l’a entraîné dans cette dépendance, a trouvé un nouvel amoureux qui la contamine dès le premier rapport sexuel. Un préservatif rompu, précise Alice. Une deuxième contamination, une troisième, une quatrième en quelques semaines. J’exige de la voir avec son amoureux avant de prescrire un nouveau traitement : « Un amoureux qui ne se traite pas, c’est un nouvel amoureux maltraitant. »
Alice prétexte encore et encore, un préservatif rompu…
J’accueille le jeune homme sèchement en présence d’Alice : « Contaminez à cinq reprises sa partenaire, c’est de la maltraitance et relève des violences faites aux femmes dont on parle tant ».
Alice se crispe sur son siège : « c’est un autre copain qui m’a contaminé ! » et souffle à son copain : « t'inquiète pas, j’en ai déjà aussi pris pour mon grade ici ! »
« Les femmes aussi sont violentes », rétorque le jeune homme.
J’insiste lourdement sur les conséquences de sa négligence sur la santé de sa partenaire et sur la santé publique alors que les MST fleurissent et que les antibiotiques pour les combattre, faiblissent…
« Je vous prescris une injection d’antibiotique à chacun, à faire, ensemble, aujourd'hui, ainsi qu’un contrôle à distance à faire le même jour, ensemble, pour confirmer votre guérison ».
Je termine la consultation avec Alice qui demande le renouvellement de son antidépresseur.
« Qu’est-ce que je vais prendre dans la voiture, me dit-elle inquiète, il a peur des piqûres et des résultats des examens biologiques ».
Juin 2024
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