Des programmes et des modalités variées

Le DPC entre dans l’après-Covid

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Publié le 27/05/2022
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La crise sanitaire a un peu bouleversé les pratiques du développement professionnel continu (DPC) selon le Dr Mathieu Larousse. « Mais malgré les obstacles, le DPC a continué à exister au cours des deux dernières années », indique-t-il, en soulignant que l’année 2022 verra la mise en place de nouvelles orientations de formation.
Les réunions concertation pluridisciplinaire sont des moments privilégiés de formation

Les réunions concertation pluridisciplinaire sont des moments privilégiés de formation
Crédit photo : phanie

Le Dr Mathieu Larousse le reconnaît volontiers : la crise de la Covid n’a pas été sans impact sur l’organisation du développement professionnel continu (DPC). « Cela a pas mal bouleversé les pratiques, d’autant plus que nos modalités de formation, au départ, n’étaient pas pensées pour fonctionner à distance en visioconférence. Malgré les obstacles, le DPC a continué à exister au cours des deux dernières années. Et, aujourd’hui, tout semble réuni pour repartir de l’avant », indique celui qui assure la fonction de secrétaire général de la formation continue au sein de la SPLF et de président du conseil scientifique de PneumoDPC. Créée en 2013 par la volonté commune des instances de la pneumologie (SPLF, SAR, SNPH), cette structure est chargée d’organiser, promouvoir et mettre en œuvre des programmes de DPC pour les pneumologues.

Toutes les instances de formation et d’évaluation des pratiques ont dû s’adapter face cette pandémie. « Il a fallu répondre au défi de diffuser le plus rapidement possible toutes les connaissances disponibles sur ce coronavirus qui représentait une nouveauté médicale importante. Mais, pendant ces deux années, toutes les actions de DPC n’ont pas tourné uniquement autour du Covid, sur lequel les pneumologues avaient déjà beaucoup d’informations par ailleurs. On peut même dire que c’est sans doute l’an prochain qu’on verra arriver des formations plus carrées et avec un peu de recul sur le Covid », estime le Dr Larousse.

Lors des rencontres

De manière concrète, des actions de DPC ont pu avoir lieu en avant-première du congrès CPLF en janvier dernier. Des sessions pour valider son DPC ont aussi été mises en place en mars lors des journées pratiques Respiration et Sommeil à Marseille. « Dans les mois à venir, il va y avoir pas mal de nouveautés. On va ainsi mettre en place des programmes qui permettront de valider son DPC tout en ayant une activité pneumologique de pointe. On peut citer les réunions multidisciplinaires sur les pathologies interstitielles ou les réunions collégiales sur la gestion des asthmes les plus difficiles à traiter », indique le Dr Larousse.

Aujourd’hui, le mode de DPC le plus couramment choisi par les pneumologues reste la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) en cancérologie. « Il y a aussi les réunions de concertation sur les maladies pulmonaires fibrosantes. Il s’agit de modalités que tous les pneumologues sont tenus d’utiliser pour choisir des traitements d’exception ou un peu onéreux. De nombreux pneumologues choisissent donc ces réunions collégiales et groupées pour valider leur DPC », indique le Dr Larousse.

De nouvelles orientations à venir

Cette année 2022 sera aussi celle qui verra la mise en place de nouvelles orientations du DPC au niveau national. « Le cycle triennal de DPC 2020-2022 s’achèvera bientôt et laissera place à un nouveau cycle de trois ans, dès le début de l’année prochaine », soulignait en avril l’Agence nationale du DPC, en précisant que les nouvelles orientations prioritaires, prises par arrêté ministériel, seront publiées durant l’été. « L’objectif est d’aboutir à des thématiques correspondant aux priorités d’amélioration de pratiques liées aux enjeux de politique nationale, aux enjeux des différentes professions ou spécialités ou s’inscrivant en soutien des politiques conventionnelles », ajoutait l’Agence.

« Nous sommes en train de travailler avec le Conseil national de pneumologie, la Fédération française de pneumologie (FFP) pour écrire ces futures orientations et proposer de nouvelles modalités de formation. Par exemple, on devrait s’intéresser aux grands syndromes de la pneumologie comme la toux chronique ou la douleur thoracique », précise le Dr Larousse, en reconnaissant que le DPC est entré peu à peu dans le monde de la pneumologie. « À titre personnel, je regrette qu’il n’y ait pas davantage de pneumologues qui s’engagent dans ces actions de formation continue et d’évaluation des pratiques. Le DPC est obligatoire, cela est inscrit dans la loi. Cela commence à être bien compris par les pneumologues libéraux mais c’est plus lent chez les hospitaliers qui, peut-être parce qu’ils sont protégés par leurs structures, oublient parfois un peu leurs obligations dans ce domaine », souligne le Dr Larousse.

Exergue : « Je regrette qu’il n’y ait pas davantage de pneumologues qui s’engagent dans ces actions de formation continue et d’évaluation des pratiques, notamment à l’hôpital »

Entretien avec le Dr Mathieu Larousse, secrétaire général de la formation continue au sein de la SPLF et président du conseil scientifique de PneumoDPC

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr