« La sensibilisation des médecins et la préparation du système de soins seront des atouts importants pour faire face aux éventuelles nouvelles vagues épidémiques dans les prochaines années dans les départements métropolitains et ultra-marins », prévient Christine Ortmans, responsable du département Veille et sécurité sanitaire à l'ARS PACA, dans l'éditorial du dernier numéro du BEH consacré aux arboviroses.
Transmission autochtone des virus chikungunya, zika et dengue
En raison de la présence depuis 2014 en France métropolitaine d'Aedes albopictus - moustique tigre (vecteur de transmission des virus chikungunya, zika et dengue), le risque de transmission autochtone des arboviroses en cas de retour en métropole de personnes infectées, est réel.
Alors que l'Aedes albopictus colonise toujours davantage notre territoire, et est officiellement implanté à Paris depuis cette année, les cas de dengue, et de chikungunya sont particulièrement surveillés. « Depuis 2010, en métropole, 12 épisodes de transmission autochtone ont été identifiés, 9 de dengue et 3 de chikungunya, qui ont entraîné au total 54 cas autochtones, 23 de dengue et 31 de chikungunya », précise le BEH. Cette surveillance est basée sur la déclaration obligatoire. Et dans les départements métropolitains où le moustique est implanté, la surveillance par la DO est renforcée (comprenant les cas importés dès la suspicion clinique pour mettre en place des interventions de démoustication).
En 2018, 352 cas d'arbovirose importés et 8 cas autochtones ont été identifiés en France métropolitaine. Ces 8 cas concernaient la dengue dans les Alpes-Martimes (5), le Gard (1) et l'Hérault (2).
Pas d'inquiétude, mais...
Si la sensibilisation de nos autorités sanitaires sur ces pathologies est importante, pour l'heure la situation ne doit pas susciter d'inquiétude : « la proportion de la population réellement exposée et le risque que le vecteur soit au contact d'un cas importé sont très faibles dans certains départements. Si le risque d'émergence est réel dans certaines régions, il est quasiment nul dans d'autres », souligne le BEH.
Cependant, Christine Ortmans précise : « la population exposée augmente chaque année, proportionnellement au nombre de départements dits colonisés ainsi qu'au nombre de voyageurs de retour des zones à risque, et en conséquence le nombre d'intervention de lutte antivectorielle (LAV). »
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