Les patchs à la nicotine sont inefficaces pour aider les femmes enceintes à arrêter de fumer, selon une nouvelle étude publiée mardi dans le British Medical Journal (BMJ). L'étude nationale, réalisée entre 2007 et 2012, a porté sur 402 femmes enceintes de plus de 18 ans, fumant au moins cinq cigarettes par jour. Des patchs délivrant de la nicotine pendant 16h ont été utilisés, pour une dose journalière allant jusqu'à 30 mg/jour. L'essai comparatif a été réalisé en double aveugle, avec répartition par tirage au sort des participantes en un groupe recevant des patchs placebo et un autre des patchs à la nicotine, avec une «dose adaptée individuellement». En moyenne, le traitement entrepris à partir du 2e trimestre de grossesse, a été pris durant 105 jours.
Il en ressort que les timbres à la nicotine, quelques soient les doses et de la durée du traitement, n'augmentent ni l'arrêt du tabac ni le poids de naissance des bébés. L'abstinence complète n'a été obtenue que chez onze femmes (5,5%) du groupe nicotine et dix (5,1%) du groupe placebo. Dans les deux groupes, le délai moyen de reprise de la cigarette était de 15 jours. Le poids moyen à la naissance des nouveau-nés était similaire dans les groupes nicotine et placebo (respectivement 3.065 g et 3.015 g) alors que celui des bébés des femmes devenues totalement abstinentes (21) était nettement supérieur (3.364 g). Par ailleurs, une pression artérielle significativement plus élevée a été relevée sous substituts nicotiniques.
Les auteurs suggèrent donc que le contrôle de la tension artérielle fasse partie des critères d'évaluation des études à venir chez les femmes enceintes. «Ces résultats sont décevants et devraient encourager les efforts pour évaluer de nouvelles approches», écrivent-ils. En l'absence de preuve de l'efficacité des substituts nicotiniques chez les femmes enceintes fumeuses très dépendantes du tabac (+ de 5 cigarettes/jour), le soutien psycho-comportemental reste l'intervention à privilégier pour les aider à cesser de fumer, estiment-ils.
Dans ses dernières recommandations sur le sevrage tabagique, la HAS mettait aussi l’accent sur le soutient psychologique chez la femme enceinte, tout en préconisant le recours aux substituts nicotiniques " si le tabagisme persiste".
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie