Une méta-analyse parue dans Addiction, a fait le point sur les bénéfices que l'on peut attendre du baclofène pour traiter une alcoolo-dépendance. Les auteurs de cet article ont compilé 12 études cliniques randomisées comparant le médicament à un placebo.
Baclofène a un effet significatif sur le taux d'abstinence. Les personnes sous baclofène étaient 2,67 fois plus susceptibles d'être abstinents à la fin du traitement par rapport à ceux prenant un placebo. Mais en dehors de cet effet positif, les autres points étudiés se sont avérés décevants.
Les Dr Abi Rose et Andy Jones de l'Université de Liverpool ajoutent dans leur conclusion que : « le baclofène n'augmente pas le nombre moyen de jours d'abstinence, ni ne diminue le nombre de jours avec une consommation excessive. Par ailleurs, il n'a pas été observé d'effet sur le craving, l'anxiété, ou la dépression. Ces résultats suggèrent que l'usage actuellement croissant du baclofène comme traitement pour les troubles liés à l'alcool, est prématuré ».
Des résultats pas très fiables
Cependant, les auteurs de cet article tempèrent leurs résultats, indiquant que « beaucoup d'études retenues n'avaient inclus qu'un nombre limité de patients, peut-être trop restreint pour évaluer les effets du médicament. Les essais analysés différent entre eux sur un certain nombre de facteurs, comme la dose de baclofène administrée et la durée du traitement ». Et de rajouter : « la pharmacocinétique du baclofène n'est pas bien connue, et il se peut qu'il existe des facteurs individuels influençant l'efficacité du baclofène, qui ne sont pas bien connus aujourd'hui. »
Évaluation de l'ANSM
Suite à la demande d'AMM du baclofène dans le traitement d'une alcoolo-dépendance, par le laboratoire Ethypharm, l'ANSM est actuellement en train d'analyser les différents travaux effectués sur ce médicament. Il y a quelques jours, l'agence du médicament a dévoilé sa démarche, en commençant par s'appuyer sur un travail d’experts concrétisé par la mise en place d’un Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST). Dans un deuxième temps, les conclusions du CSST seront présentées à une Commission mixte pour un réexamen de ce sujet dans un contexte sociétal. L'avis de cette Commission sera alors remis au directeur de l'ANSM.
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