Après le VIH, le VHC… À partir de mai, des tests rapides d'orientation et de diagnostic (TROD) devraient être mis à disposition pour favoriser le dépistage « hors les murs » de l’hépatite C. Annoncée par Jérôme André, le directeur de l’association HF Prévention, lors d’une conférence de presse, la nouvelle intervient alors qu’environ 75 000 personnes en France seraient infectées par le VHC sans le savoir (chiffres 2014).
Distribués par la société Nephrotek, ces tests détectent la présence d’anticorps anti-VHC à partir d’une goutte de sang capillaire. Le résultat est obtenu en 15 minutes avec une sensibilité de 96,4 à 99 % et une spécificité de 98 %. À noter qu’ils ne permettent pas de différencier une simple cicatrice sérologique d’une infection chronique persistante. « Il y aura donc environ 30 % de patients chez qui l’on suspectera une hépatite C, mais qui seront en fait guéris », avertit le Dr Pascal Mélin, président de l'association SOS hépatites.
Autre bémol, si les conditions d’accès aux nouveaux traitements restent inchangées, il est à craindre « que 80 % des personnes nouvellement dépistées ne soient pas traitées, car souffrant de formes mineures ». À ce titre, Marisol Touraine pourrait profiter de la Journée nationale de lutte contre les hépatites du 25 mai pour annoncer un élargissement des indications des traitements, a laissé entendre Jérôme André.
La ministre devrait également préciser qui bénéficiera de ces TROD et dans quel contexte. Théoriquement, tout médecin, biologiste médical, sage-femme, infirmier, technicien de laboratoire exerçant dans un établissement ou un service de santé ainsi que les non-professionnels de santé formés, intervenant dans une structure de prévention ou associative, peuvent procéder au dépistage du VHC par TROD. Mais, en pratique, ces tests ne seront pas remboursés et leur déploiement devrait se faire en priorité dans les associations et les centres de soins allant à la rencontre des toxicomanes ou des homosexuels.
Comme pour le sida, HF prévention ira « au plus près des populations à risque », a expliqué Jérôme André, en dépêchant des unités mobiles dans les forêts, les parkings, les aires d'autoroute. Les tests VHC seront également proposés dans les centres commerciaux, « selon des critères très précis », pour tenter de repérer les personnes qui ignorent qu'elles sont infectées.
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