L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de publier un rapport sur la sécurité des protections intimes féminines. Ont été principalement analysés les risques infectieux associés au syndrome de choc toxique (SCT) menstruel et les risques chimiques liés à la présence de nombreux produits dans ces protections, sur le court terme (problèmes d'allergie, d'intolérance, etc.), et le long terme (comme l'éventuelle survenue de cancers).
20 cas de SCT menstruel chaque année
Le principal risque infectieux lié aux tampons ou aux coupes menstruels est le syndrome de choc toxique (SCT). Aucun syndrome de ce type n'a été rapporté jusqu'à aujourd'hui avec des protections externes : serviettes ou protège-slips. « Le Centre national de référence des staphylocoques a recensé en moyenne 20 cas de SCT menstruel chaque année depuis 2010 », indique l'ANSES qui met en garde d'une probable sous-déclaration.
Selon la littérature scientifique, aucun lien n'a pu être établi entre la composition des protections intimes et la survenue d'un SCT. En revanche, il est établi que le risque de ce syndrome est lié au temps de port des protections internes. La recommandation de ne pas garder une telle protection au-delà de 4 à 8 heures n'est pas suivie par une grande majorité de femmes. Ce risque de SCT menstruel est aussi plus important si la protection utilisée présente une capacité d'absorption plus forte que nécessaire.
Composition des protections
Concernant la composition de ces protections intimes, le rapport de l'ANSES indique que des phénomènes d'irritation, d'intolérance, d'allergie... se produisent, mais qu'aucune donnée épidémiologique n'existe concernant ces problèmes. L'ANSES a répertorié l'ensemble des substances contenues dans ces protections (informations données par les fabricants eux-mêmes ou les fédérations professionnelles).
Renforcer l'information
Au final, le rapport fait un certain nombre de recommandations, en particulier que les femmes soit mieux informées sur l'usage des protections intimes, et sur le risque de SCT mensuel. L'Agence recommande aussi de « renforcer l’information et la formation des professionnels de santé afin qu’ils diffusent les bonnes pratiques d’hygiène lors de l’utilisation des protections intimes et ce, dès les premières règles. »
L'ANSES émet aussi des recommandations sur la composition de ces protections. Même si l'agence n'a pas détecté de risque sanitaire lié aux tampons, serviettes hygiéniques, protège-slips... elle émet cependant certaines mesures de précautions, comme éliminer ou, à défaut, de réduire autant que possible, la présence de certaines substances « dans les protections intimes, notamment les substances présentant des effets 'Cancérogène Mutagène Reprotoxique', perturbateurs endocriniens ou sensibilisants cutanés. » A noter cependant que l'ANSES n'a identifié aucun dépassement de seuils sanitaires, lors de ce travail sur les protections intimes.
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