Déclinée dans les domaines du soin, de la recherche et de l'enseignement, la prise en charge des maladies chroniques est, cette année, au centre du Congrès de la médecine générale qui doit avoir lieu à Nice Acropolis. Un thème qui n’a pas été choisi au hasard, la problématique étant, en effet, « de plus en plus émergente en médecine générale », selon Pierre-Louis Druais, président du Collège de médecine générale.
Une très forte proportion de jeunes
Pour cette 7e édition, plus de 2 500 participants sont attendus. Particularité cette année : le nombre de jeunes inscrits a sensiblement augmenté. « Il y a une très forte proportion de jeunes », se réjouit le Pr Jean-Pierre Jacquet qui préside le comité d’organisation. Internes et thésards représentent, désormais, environ un quart des inscrits. Peut-être parce qu’une place est faite à la présentation des travaux de jeunes chercheurs qui s’adonnent au « free market » afin de séduire les seniors et les associations de recherche en médecine générale. Mais si les « juniors » paraissent de plus en plus impliqués, les « mêmes fondamentaux », autour des ateliers et des communications orales, des soins et de la recherche « ont été gardés » dit-il.
« Le Congrès est une vitrine de la discipline qui permet à toutes les structures de la médecine générale de s’exprimer dans leur domaine d’excellence » souligne, de son côté, le Pr Pierre-Louis Druais. En tout, 262 abstracts ont été retenus, une progression d’environ 10 % par rapport à 2012.
Six séances plénières sont prévues durant les trois jours de la manifestation. Les sujets sont issus, pour beaucoup, de l’actualité médicale. Ainsi, la première séance plénière sera consacrée au nouveau calendrier vaccinal. Une deuxième séance sera l’occasion d’aborder la formation continue avec la présentation par le Dr Marie-Hélène Certain, généraliste aux Mureaux, dans les Yvelines, et vice-présidente du Collège de la médecine générale, d’un Livre blanc sur les maladies chroniques (voir encadré ci-contre). Un débat sera aussi consacré au Développement Professionnel Continu (DPC), à l’heure du démarrage un peu poussif du nouveau dispositif. Le Généraliste devrait présenter à cette occasion les résultats de son enquête lecteurs (lire aussi notre dossier page 12).
Leonetti, Buzyn, de Haas... et les autres
Impossible aussi de ne pas aborder, à l’occasion de ce congrès, l’actualité de la santé. À commencer par la question de la fin de vie, alors que le rapport Sicard a donné le « la » il y a quelques mois et que l’on attend le rapport du Comité d’éthique sur le sujet. À Nice, la semaine prochaine, on parlera donc soins palliatifs en présence de Jean Leonetti, père de l’actuelle loi sur la fin de vie. Ce sera aussi l’occasion de revenir sur les crises sanitaires – Mediator et pilule en tête – qui ont émaillé l’actualité et de débattre sur leur traitement dans les médias. Enfin, la directrice de l’Inca, Agnès Buzyn, interviendra au cours d’une dernière séance plénière du samedi matin sur la place du généraliste dans la prise en charge du cancer.
Les nouveaux modes d’organisation professionnels ne seront pas, pour autant, à l’écart puisque plusieurs communications – notamment celle de Pierre de Haas, médecin généraliste à Pont-d’Ain, président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) et membre de la Mission Cordier – ainsi que des « retours d’expérience » sur les maisons de santé et pôles de santé pluridisciplinaires sont au programme.
Autre particularité de cette année, les sessions transdisciplinaires qui permettront aux médecins généralistes de se confronter aux confrères d’autres spécialités et qui concerneront notamment l’ostéoporose, la contraception, les anticoagulants, la santé mentale et le Sida. Pour cette dernière pathologie, la chronicité a un « double aspect », comme l’explique le Pr Serge Gilberg, président du comité scientifique : « Les malades du Sida sont devenus des patients chroniques. En même temps, les trithérapies ont induit d’autres pathologies, également chroniques, comme le diabète et l’hyperlipidémie. Ils sont également à risque d’infarctus ».
Marisol Touraine attendue
Enfin, la politique aura aussi droit de cité. À l’ouverture du Congrès, jeudi prochain, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, est en effet attendue « sauf catastrophe sanitaire de dernière minute », plaisante le Pr Jacquet. Son cabinet a, pour l’heure, confirmé sa présence. Et, alors que Vincent Renard, président du CNGE s’impatientait ces dernières semaines sur l’avenir de la filière de la médecine générale, le discours de la ministre de la Santé sera attendu de pied ferme, elle qui avait clôturé le Congrès l’an dernier en affirmant vouloir mettre le cap sur la médecine de proximité. « Si Marisol Touraine a pris conscience de la vitalité de la discipline et de la qualité de la réflexion que nous menons, il faut aussi qu’elle tienne compte de nos spécificités » affirme le Pr Jacquet.
« L’implication dans le Congrès de la médecine générale est de plus en plus forte. Or, il ne faut pas laisser tomber cette dynamique », souligne pour sa part le Pr Druais qui, tout en attendant avec impatience de recevoir la ministre de la Santé, déplore l’absence d’une autre invitée d’honneur : la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, qui a décliné l’invitation...
Quant au Pr Gilberg qui avait tenu, lors de l’édition précédente, un discours sur les inégalités de santé, il se refusait ces derniers jours à dévoiler le contenu de son intervention. « Ce sera une surprise », assure-t-il.
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