Organiser le congrès de médecine générale de l’océan Indien est une gageure relevée par les généralistes réunionnais. Coulisses de cette réalisation ambitieuse avec deux des organisateurs, le Dr Alain Domercq, Collège Des Généralistes Enseignants de l'Océan Indien (CGEOI) et Jean-Marc Franco, directeur du Département de médecine générale.
Quelles sont les origines de ce congrès ?
Dr Alain Domercq. L'idée est née lors du congrès national de médecine générale de 2008, parallèlement à la naissance du CGEOI. Ce congrès s'inscrit dans la dynamique du tout nouveau département de médecine générale de la Réunion, créé il y a un an. Cette étape est essentielle pour notre discipline et notre région; la Réunion relevait du département de médecine générale de Bordeaux jusqu'à ce que son président, le Pr Bernard Gay en confie l'enseignement aux MG réunionnais. À la Réunion, une UFR santé assure désormais le niveau de licence en sciences médicales. Il était vital pour la sauvegarde de la médecine générale de favoriser le renouvellement des générations en formant les jeunes internes à notre spécialité. Les 70 étudiants admis pour le numerus clausus sont ainsi incités à revenir dans l'île à l'issue de l'examen national classant, même si l'absence de 2° cycle est pénalisante. L'attrait de l'île fait que tous nos postes d'internes sont pourvus et ils peuvent passer leur thèse sur place en visioconférence avec Bordeaux II.
Quels étaient les objectifs de ce congrès ?
Dr Jean-Marc Franco. La médecine générale doit être une force de proposition; si on veut recentrer le système de santé vers les soins primaires, il est indispensable de développer la recherche en soins primaires. Ce congrès est l'occasion de montrer que la recherche n'est pas dissociée du soin, de mutualiser nos compétences. En réunissant les généralistes de La Réunion, de Mayotte et des autres îles de l'Océan Indien nous souhaitons initier des études portant sur toute la zone de l'océan indien, en particulier avec les régions francophones. C'était aussi la francophonie qui était à l'honneur puisqu'à côté des médecins français de la métropole et de la Réunion nous avons reçu des médecins belges, canadiens et malgaches.
Êtes-vous satisfaits du résultat ?
Dr A.D. Il a d’abord été possible d’organiser ce congrès grâce à l'important soutien financier accordé par l’URPS Médecins; l'Agence régionale de santé a également apporté sa contribution. Nous avons aussi pu compter sur le soutien de nos partenaires, l’UFR Santé, le conseil régional, l’université de la Réunion, le CHU, l'URML-OI, les réseaux de santé de la Réunion et les structures d’aide à domicile. En ce qui concerne le contenu, ce congrès répond aux stricts critères exigés pour un congrès de médecine générale avec une évaluation de la qualité des communications par un comité scientifique, pour laquelle nous avons bénéficié de l'expertise scientifique du CNGE. Du reste, le contenu des communications sera prochainement disponible sur notre site. Bref, nous espérons pouvoir renouveler l’aventure d’ici à deux ans.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie