Les médecins généralistes utilisent-ils l'éventail des majorations prévues dans la nomenclature et si non pourquoi ? Lors de la communication orale dans le cadre du 14e Congrès de médecine générale (CMGF), le Dr Inès Iemmolo a présenté son étude sur « les freins à l’application de la revalorisation des actes en médecine générale en Limousin en 2019 ». L’étude épidémiologique transversale de 21 questions auprès des médecins installés, remplaçants et internes en Saspas du Limousin, a permis de montrer que l’essentiel des actes revalorisés effectivement cotés par les généralistes se regroupait autour de trois cotations : MEG, DEQP003, et JKHD001. C’est-à-dire, la majoration de 5 euros pour les consultations d’enfants de 0 à 6 ans, celle pour les ECG et celle pour les frottis. La majoration pour envoi en urgence au spécialiste (MUT), pour les consultations obligatoires de l’enfant (COE) et pour les suites d’hospitalisation pour pathologie chronique (MSH) font aussi partie des cotations utilisées par les généralistes mais beaucoup moins souvent. Sur un énorme panel de cotations, très peu reviennent donc régulièrement.
Deux tiers des généralistes n'osent pas demander plus de 25 euros
D’après l’étude du Dr Iemmolo, il existe plusieurs freins à l’utilisation de ces cotations. Sont mis en avant notamment les bugs de logiciels qui valident un tarif que la Sécurité sociale rejette, qui n’ont pas toujours les bonnes mises à jour ou dans lesquels il est compliqué de trouver le code voulu. Le trop grand nombre de codes et leur complexité sont aussi avancés par les médecins comme facteur limitant. Par ailleurs, 64 % des généralistes interrogés avaient un frein à demander un paiement supérieur à 25 euros. Ils avaient donc tendance à coter la consultation de base en cas de difficultés financières du patient et avaient plus de facilité à coter les actes majorés si le patient bénéficiait d’une ALD exonérante. Le fait de devoir justifier du tarif plus élevé auprès du patient et de s’exposer à un éventuel différend expliquait aussi parfois une « autocensure » des généralistes.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie