Les nouvelles recos de la HAS changent un peu la donne pour certaines femmes à risque. En plus du dépistage organisé du cancer du sein pour toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans, certaines femmes à haut risque de moins de 50 ans devraient pouvoir bénéficier d'un dépistage renforcé et plus systématique. La Haute autorité de santé (HAS) vient d’analyser 69 facteurs de risque présumés, a extrait le bon grain de l’ivraie et a donc recensé ceux qui effectivement nécessitent un dépistage spécifique.
En dehors des femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA 1 ou 2 pour lesquelles il existe déjà des recommandations de l’INCA, sept situations ont été identifiées comme nécessitant un dépistage spécifique. Soit parce qu’il a été mis en évidence une augmentation majeure du risque de survenue du cancer du sein, soit une augmentation modérée ou modeste mais liée à une lésion de mauvais pronostic. Il s’agit :
- d’un antécédent personnel de cancer du sein invasif ou de carcinome canalaire in situ,
- d’un antécédent d’hyperplasie canalaire atypique, d’hyperplasie lobulaire atypique ou de carcinome lobulaire in situ.
- d’antécédents de radiothérapie thoracique (irradiation thoracique médicale à haute dose pour maladie de Hodgkin) ;
- d’antécédents familiaux de cancer du sein avec score d’indication à la consultation d’oncogénétique ≥ 3 selon le score d’Eisinger* en l’absence de mutation génétique identifiée dans la famille. Ce score d’usage simple est obtenu après analyse de l’arbre généalogique et de l’histoire familiale ; il permet d’évaluer la nécessité d’une consultation avec un oncogénéticien.
Pour ces femmes, le dépistage devient annuel, voire semestriel, par examens clinique (palpation) et radiologiques (mammographie, IRM, échographie).
La plupart des facteurs étudiés ne nécessitent pas de dépistage spécifique
Sur la soixantaine d’autres facteurs de risque présumés ou identifiés, leur analyse a permis d’isoler des situations pour lesquelles aucun dépistage spécifique n’est recommandé. « Autrement dit, les femmes concernées par un de ces facteurs de risque n’ont pas besoin d’un dépistage autre que celui proposé à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans et qui consiste en une mammographie tous les 2 ans », précise la HAS.
Certains d’entre eux ont été écartés car leur association avec la survenue d’un cancer du sein est nulle ou faible. Il s’agit de la consommation de certains aliments (thé, café, etc.), du tabagisme et des prothèses en prothèses en silicone ; mais aussi de l’utilisation de déodorants, de la taille des seins, d’une densité mammaire élevée après la ménopause, du travail de nuit ou du port de soutiens-gorge.
A l’inverse, d’autres facteurs de risque sont clairement associés à la survenue d’un cancer du sein mais ils ont été écartés d’un protocole de surveillance rapprochée car le risque de cancer est modeste ou modéré. Il s’agit du traitement hormonal substitutif, de la prise de contraception hormonale, de certaines lésions mammaires, des grossesses tardives, de l’obésité après la ménopause, la consommation de viandes grasses ou d’alcool, de l’absence de grossesse.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie