Taxer la malbouffe serait une riche idée ! En effet, taxer le sel, le sucre ou les graisses tout en subventionnant les fruits et légumes permettrait à l’Australie d’économiser 2,3 milliards de dollars américains en dépenses de santé tout en améliorant la santé de la population australienne. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs de l’université de Melbourne et parue dans PLOS Medicine.
De plus en plus de pays occidentaux ont déjà proposé des taxes sur les aliments potentiellement nuisibles pour la santé dans le but de réduire les taux des pathologies liés à une mauvaise alimentation. Et en France, la question a déjà été étudiée par certains chercheurs. Néanmoins, l’efficacité de ces politiques n’a jamais été clairement évaluée. C’est pourquoi des scientifiques ont tenté de modéliser les répercussions de la mise en place de taxes sur les graisses saturées, le sel, le sucre, ou des boissons sucrées et des subventions sur les fruits et légumes sur la population australienne de 2010 qui comptait 22 millions de personnes. Ils ont simulé plusieurs stratégies combinant diverses taxes et subventions en fonction des vertus des aliments. Ces modèles étaient conçus de sorte que les dépenses alimentaires totales pour le ménage moyen devaient varier de moins de 1 % suite à la mise en application de ces taxes. Ils ont ensuite regardé l’impact sur le taux de mortalité et la morbidité des Australiens ainsi que sur les dépenses de santé.
Taxer le sucre est une mine d’or
Les conséquences les plus remarquables venaient d’une taxe sur le sucre, qui pouvait prévenir 270 000 DALYs (où année de vie en bonne santé perdue dans la population suite à une maladie). « Ce qui équivaut à un gain d’1,2 an de vie en bonne santé pour 1 Australien sur 100 vivant en 2010 », affirment les auteurs. Selon eux, « peu d’autres interventions de santé publique pourraient avoir une telle portée sur la santé de toute la population ».
En comparaison, une taxe sur le sel pourrait éviter 130 000 DALYs, une autre sur les graisses saturées 97 000 DALYs, et enfin une sur les boissons sucrées préviendrait 12 000 DALYs. En ce qui concerne les subventions sur les fruits et légumes, si elles sont combinées à des taxes, elles peuvent apporter des bénéfices sanitaires supplémentaires et réduire les dépenses dans le domaine, mais, à elles seules, elles n’ont pas d’impact conséquent. Ainsi, si les taxes et les subventions s’accumulent de manière à maximiser leurs effets, elles permettraient d’éviter 470 000 DALYs et réduiraient les dépenses du pays de 2,3 milliards de dollars.
Les chercheurs avouent toutefois que ce type de modélisation contient des incertitudes « par exemple, nous nous sommes basés sur d’autres recherches qui estiment les réactions de la population sur l’évolution des prix des aliments. ». Le lobby des industries alimentaires est un autre problème non pris en compte. « Néanmoins, cette étude apporte des preuves supplémentaires sur les avantages considérables que pourrait entraîner l’usage de taxes ou de mesures réglementaires sur la santé et sur l’économie en influençant la consommation d’aliments sains. »
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