L'agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a défendu vendredi son rapport sur le glyphosate, réfutant les informations de presse l'accusant d'avoir reproduit des arguments des fabricants de pesticides, parmi lesquels le groupe américain Monsanto. "Ces affirmations sont encore une nouvelle tentative de créer des doutes sur l'évaluation faite par" les experts de l'UE, a réagi l'agence, dont le rapport a servi de base à la Commission européenne pour recommander la ré-autorisation de l'herbicide controversé.
Les quotidiens italien La Stampa et britannique The Guardian ainsi que la radio française RMC assurent vendredi qu'une partie cruciale du rapport de l'Efsa semble un copier/coller d'un document déposé en 2012 par Monsanto au nom de la "Glyphosate Task Force", un consortium d'entreprises commercialisant des produits à base de glyphosate en Europe. "Les sections du rapport de l'Efsa qui réexaminent les études publiées sur l'impact potentiel du glyphosate sur la santé humaine sont copiées, quasiment mot pour mot, sur le dossier présenté par Monsanto", écrit ainsi La Stampa. "Ce sont 100 pages sur environ 4.300 dans le rapport final, mais il s'agit des sections les plus controversées et au centre de l'âpre débat de ces derniers mois", souligne le quotidien italien.
Il s'agit d'une "incompréhension du contexte et du contenu des documents publiés", a répondu l'agence européenne. Selon elle, les documents que mentionnent les médias ne font pas partie du rapport de l'Efsa, mais des notes fournies par l'Etat membre rapporteur auprès de l'agence dans ce dossier.
La licence européenne du glyphosate, qui entre en particulier dans la composition du Roundup, le produit phare de Monsanto, expire fin 2017 et le débat sur son renouvellement fait rage au sein de l'UE. La Commission a affirmé à plusieurs reprises qu'elle souhaitait que la décision revienne aux Etats membres, qui doivent se prononcer avant la fin de l'année pour ou contre dans un vote à la majorité qualifiée. Une prochaine réunion du comité chargé du dossier au sein duquel siègent les représentants des Etats membres est prévue pour le 5 octobre, mais l'ordre du jour est encore à confirmer. Pour l'heure, aucun vote n'est programmé. La France a annoncé fin août qu'elle voterait contre.
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