C'est fait ! Alors que jusqu’à présent le traitement de l’hépatite C restait une affaire de spécialistes, « à compter de ce jour, il sera possible à tout médecin de prescrire deux traitements antiviraux à action directe (AAD) ». Dans un communiqué publié ce lundi, le Ministère de la santé vient d’entériner l’ouverture des prescriptions de certains médicaments anti-VHC (à savoir le Maviret® et l’Epcluza®) à l’ensemble des médecins, et « notamment aux généralistes ».
Libérisation sans condition
Préconisée il y a plus d’un an par la Société française d’hépatologie (Afef), actée par le Plan priorité prévention 2018-2022, cette mesure s’inscrit dans une optique d’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025. Jugé réaliste depuis l’arrivée des anti-viraux d’action directe pangénotypiques (efficaces dans près de 99 % des cas quelque soit le génotype et très bien tolérés), cet objectif suppose l’intensification des actions de dépistages ainsi qu’un renforcement de l’accessibilité aux traitements de l’hépatite C. Un premier pas avait déjà été fait dans ce sens avec l’arrivée de ces médicaments en officine de ville, en mars 2018. Une nouvelle étape vient d’être franchie avec l’ouverture des prescriptions à tous les praticiens. Alors que certains craignaient que seuls les généralistes ayant une expérience spécifique en addictologie soient habilités à prescrire ou qu’une formation spécifique soit requise, il s’avère finalement qu’il n’en est rien.
Parcours de soins simplifié pour des infections simples
Seule « limitation » : ce type de prescriptions simplifiées ne s’adresse qu’aux patients exempts de co-infection VHB et ou VIH, d’insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min/ 1,73 m²), de comorbidité (consommation d’alcool à risque, diabète, obésité) mal contrôlée, de maladie hépatique sévère ou d’antécédent de traitement de l’hépatite C. Pour ces personnes « le parcours de soins se trouve ainsi simplifié » souligne le ministère. Pour les sujets plus compliqués, la prise en charge reste en revanche du ressort du spécialiste.
Pour accompagner cette évolution, la Haute Autorité de Santé propose une fiche mémo qui détaille les grandes lignes de cette prise en charge simplifiée.
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