"Le nombre de Français hommes qui sont confrontés à des problèmes de prostate à partir de la cinquantaine, c'est assez banal". Jean-Marc Ayrault a confirmé mercredi sur RTL que François Hollande avait subi une opération de la prostate en 2011, quelques semaines avant sa candidature à la primaire socialiste. Interrogé sur cette information, révélée par France Info, le Premier ministre a répondu: "Je n'ai pas à donner des informations qui relèvent de la vie privée"."Il n'était pas président de la République quand il a eu cette petite opération bénigne", a ajouté M. Ayrault, qui a ajouté : "Ne faut-il pas respecter ça ? Est-ce qu'on est toujours obligé d'étaler la vie privée ?"
Un peu plus tard, un communiqué de l’Elysée commentait l’information, évoquant un diagnostic d’HBP : "Le président de la République François Hollande confirme qu'au mois de février 2011, il a été hospitalisé quelques jours dans un service d'urologie du CHU Cochin pour une hypertrophie bénigne de la prostate", indique la présidence. Pour que les choses soient bien claires, le chef de l'Etat précise qu'"à la suite de cette intervention, aucun suivi médical n'a été jugé nécessaire".
Intervenant sur RFI, le député UMP Bernard Debré, spécialiste d'urologie, a pour sa part assuré mercredi que François Hollande ne "s'était pas caché" quand il avait subi cette opération et avait été vu par "des journalistes". "Je suis astreint au secret médical, ça s'est passé à l'hôpital Cochin, dans un service qui devait être le service d'urologie, dont j'étais le chef de service", a-t-il répondu. "Il n'y avait rien ! C'est comme si on disait : vous savez, François Hollande s'est fait opérer de l'appendicite à l'âge de 7 ans. Et alors ?", s'est exclamé celui qui avait fait partie de l'équipe soignante de François Mitterrand, opéré d'un cancer de la prostate en septembre 1992, à la fin de son second septennat. Depuis son accession à l'Elysée, le président a publié deux bulletins de santé. Le premier, en juin 2012 et le second le 6 mars 2013, indiquaient que l'état de santé du président était "normal".
Les premières réactions dans la classe politique allaient plutôt dans ce sens. Même si François Bayrou demeurait prudent. Selon président du MoDem, ’"il doit y avoir dans ces affaires une règle très simple: ou bien il n'y a aucune conséquence sur la santé et à ce moment-là le droit à la vie privée doit être respecté, ou bien ça peut avoir une conséquence - apparemment ce n'est pas le cas mais on ne sait pas - auquel cas il est du devoir du président de la République de la faire savoir et de prendre les conséquences qui s'imposent". Pour sa part le socialiste et médecin Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris se montrait moins hésitant : "Refuser à quiconque, fût-il président de la République, le droit au secret médical au nom d'un voyeurisme sans objet, conduit inéluctablement à la disparition d'un droit fondamental pour chacun d'entre nous. L'engagement de François Hollande est de faire connaître son état de santé , jugé par des médecins et non pas des épisodes de soins et de leurs détails". Enfin, l’ex-ministre de l’ecologie Delphine Batho a été interrogé mercredi matin sur France info : "Si François Hollande n'en a pas parlé, c'est qu'il "sait que malheureusement dans la vie politique, tous les coups, même les plus bas, sont permis et il a redouté que ce soit utilisé contre lui pour le disqualifier dans la course à la présidentielle. Un président de la République doit la transparence aux Français, ça ça concerne à partir du moment où il est président de la République, c'est je crois ce qui a été fait depuis que François Hollande est président de la République. Là, on parle de quelque chose qui a eu lieu avant. La transparence est due par celui qui est président de la République en fonction. Est-ce qu'on doit pour se présenter à l'élection présidentielle présenter l'ensemble de ses antécédents médicaux ?"
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