Cette fois encore, ce collectif de professionnels de santé pour une formation et une information indépendante dénonce la présence de « conflits d’intérêts » dans un rapport de recommandations sur l'hypertension validé par la Haute autorité de santé (HAS) et dont certains auteurs sont liés, selon elle, à des laboratoires pharmaceutiques. La Société française d'hypertension artérielle (SFHTA), qui a participé à la rédaction d’une fiche mémo" serait "en situation structurelle de conflit d'intérêts, étant financée par des entreprises commercialisant des produits concernés", dénonce le collectif dans une lettre ouverte à la HAS.
Rappelons, qu’en mai 2011, une recommandation sur le traitement du diabète avait été suspendue sur injonction du Conseil d’Etat pour vice de forme. Formindep avait saisi trois ans plus tôt par cette Haute juridiction estimant que les déclarations d’intérêts de certains experts des groupes de travail étaient trop incomplètes pour garantir leur indépendance. Dans la foulée et pour les mêmes raisons, la HAS avait d’elle-même annulé une salve d’autres recommandations, notamment sur l’Alzheimer, la polyarthrite rhumatoïde, la dépression ou l’HTA.
Cette fois encore, "Formindep demande le retrait de cette fiche mémo et la création d'un groupe de travail réellement indépendant de l'industrie du médicament et des dispositifs médicaux pour rédiger de nouvelles recommandations de bonne pratique", conclut la lettre ouverte. Pour autant, le collectif gagnera-t-il cette fois encore la bataille contre la HAS ? Rien ne semble moins sûr et ce pour plusieurs raisons.
Interrogée, la HAS précise que sur le travail la prise en charge de l’HTA est une fiche mémo et non pas une recommandation. Une nuance qui n’est pas que sémantique. En effet, la Haute autorité explique que des recommandations internationales ou françaises convergentes peuvent suffire à faire l’objet d’une fiche mémo. Par ailleurs, le contenu de cette fiche a pour objectifs principaux le dépistage de l’hypertension artérielle, le suivi sur le long terme et l’observance thérapeutique. « Seules les classes thérapeutiques anti-hypertensives ont été abordées dans la fiche memo. L’efficience des molécules anti hypertensives a déjà fait l’objet d’un travail de la part de la HAS en 2013 ».
Pa railleurs, les liens d’intérêts des auteurs ont été exprimés par chacun d’entre eux et examinés par un comité de validation. Et dans la mesure où le traitement médicamenteux ne figurait pas dans le périmètre examiné par la fiche memo, le comité a estimé que les liens d’intérêts déclarés n’étaient pas des conflits et ils n’ont donc pas été qualifiés de « majeurs ». Et concernant le partenariat avec la SFHTA, la HAS l'assume, et soutient qu’il est « primordial de travailler en direct avec les sociétés savantes représentantes des professionnels de santé ». Pour le coup, la HAS semble avoir bien assuré ses arrières pour ne pas retomber dans le piège des « conflits d’intérêts » qui ont miné pendant longtemps la production de recommandations à destination des praticiens.
Sans compter que dans sa lettre à la présidente du Collège de la HAS, Formindep se trompe de date. La fiche memo HTA a été validée en septembre 2016 et mise en ligne le 26 octobre 2016. La date du 22 mars 2017 à laquelle l’association fait référence est en fait celle relative à une fiche memo de l’Assurance maladie sur l’HTA.
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