Recommandée pour poser le diagnostic d’HTA, l’automesure tensionnelle (AMT) peut aussi être très performante en soins primaires pour orienter la titration des antihypertenseurs pour des hypertendus mal contrôlés. Telle est la conclusion de l'étude Tasminh4 publiée dans le Lancet qui montre qu’une stratégie d’adaptation thérapeutique basée sur l’AMT fait mieux sur les chiffres tensionnels qu’une approche guidée par les mesures de consultation.
Mené en soins primaires au Royaume-Uni, cet essai a inclus 1 182 hypertendus de plus de 35 ans suivis par 142 généralistes. Pour être éligibles, les patients devaient avoir des chiffres de PA > 140/90 mm Hg malgré un traitement antihypertenseur en cours (trithérapie au maximum). Ils ont été randomisés pour bénéficier soit d’un suivi classique avec prise de tension au cabinet soit d’un monitoring par automesure avec ou sans télésurveillance (2 mesures matin et soir toutes les premières semaines de chaque mois). Les praticiens devaient adapter les traitements en fonction des données recueillies, selon les recommandations en vigueur mais avec des objectifs plus serrés (135/75 au lieu de 140/80) en cas de mesure à domicile. En parallèle les patients bénéficiaient d’une consultation avec une infirmière au 6e et 12e mois avec prise de mesure de la PA.
Près de 4 mm Hg en moins
Douze mois après le début de l’étude, la pression artérielle des patients bénéficiant de l’AMT avec ou sans télésurveillance était significativement plus basse que celle des patients suivis classiquement (-4,7 et -3,5 mm Hg).
Pour les auteurs, « cette étude prouve que l'autosurveillance peut être utilisée, avec ou sans télésurveillance, pour guider la titration antihypertensive en soins primaires pour les personnes ayant une pression artérielle mal contrôlée, à condition que les objectifs visés soient plus bas pour les mesures à domicile ».
Actuellement, de nombreux médecins de soins primaires intègrent déjà les données de l’AMT dans leurs décisions thérapeutiques, « mais il existe une variation considérable des pratiques », soulignent les auteurs, avec jusqu’à présent des résultats contradictoires quant à l’intérêt d’une telle approche. Dans deux études précédentes, l’utilisation de l’AMT pour guider le traitement avait conduit à un moins bon contrôle de la PA à 12 mois mais, dans ces essais, les objectifs tensionnels n’avaient pas été adaptés au type de mesure. Dans un troisième travail, l’AMT s’était montrée plus performante mais avec un recul de seulement 6 mois.
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