Dans un rapport préliminaire sur l'impact de la 5G sur la santé, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) informe manquer de données scientifiques pour évaluer précisément leurs effets sanitaires réels.
La 5G qui va se déployer progressivement sur l'ensemble du territoire suscite quelques interrogations, voire des inquiétudes qui ont poussé des ONG à annoncer un recours en justice pour demander l'annulation de l'appel à candidatures lancé en décembre pour l'attribution des fréquences. L'Anses a été saisi par les ministères en charge de la santé, de l’environnement et de l’économie pour conduire une expertise sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de cette technologie et aux éventuels effets sanitaires associés. Ce travail a été confié à un comité d'experts spécialisés (CES) de l'Anses.
Deux champs d'évaluation
« Ces évolutions technologiques vont modifier les modalités d’exposition de la population, et nécessiteront d’adapter les méthodes de mesure et d'évaluation », indique l'Anses qui identifie deux champs d'expertise à approfondir.
Le premier concerne les fréquences radio autour de 3,5 gigaHertz pour lesquelles l'agence « a mis en évidence un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels ». L'Anses devra donc tenter d'« extrapoler » les résultats d'expertises antérieures liées à diverses technologies de communications existantes (3G, 4G, wi-fi…).
Le deuxième concerne des fréquences plus élevées (20 et 60 gigaHertz), dites « millimétriques », qui seront utilisées plus tard et pour lesquelles les données sont « plus nombreuses ».
« Aujourd'hui, personne n'est capable de prévoir avec certitude combien de personnes et quand utiliseront ces réseaux 5G », a commenté Olivier Merckel, expert de l'Anses. « On peut malgré tout établir des scénarios (...) pour donner des indications en matière d'exposition et potentiellement en matière de risque », a-t-il expliqué à l'AFP, notant qu'il fallait pour cela disposer des informations les plus précises possible de la part des opérateurs.
Il existe aujourd'hui des valeurs limites d'exposition pour toutes les fréquences, a-t-il souligné. Mais si l'analyse dont la publication est prévue au premier trimestre 2021, devait mettre en évidence des « effets particulièrement inquiétants » pour certaines fréquences, l'Agence pourrait éventuellement recommander une modification des seuils.
Beaucoup de questions en suspens
Au final, le résumé de ce rapport émet trois principales questions : « Compte tenu du manque de données dans la bande autour de 3,5 GHz, peut-on extrapoler à cette bande les résultats des expertises précédentes sur les effets sanitaires des radiofréquences (8,3 kHz-2,45 GHz) ? À partir des données de la littérature disponibles dans les fréquences entre 20 et 60 GHz, peut-on identifier des effets sanitaires potentiels ? Compte tenu des spécificités des signaux de la 5G, peut-on anticiper l’exposition des populations et son impact sanitaire ? »
(Avec AFP)
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