IST : le Conseil national du Sida prône l'information des partenaires sous conditions

Par
Publié le 24/03/2018
ist

ist
Crédit photo : GARO/PHANIE

Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) vient d’adopter un recommandant la notification formalisée aux partenaires en cas de diagnostic d’IST. Cette démarche représente une stratégie efficace de dépistage ciblé en direction de personnes qui ignorent souvent avoir été exposées à un risque d’IST.

Dans plusieurs pays, notamment européens, des services ont été mis en place pour encourager et aider les patients nouvellement diagnostiqués pour une IST à en informer leurs partenaires sexuels, afin d’inviter ceux-ci à se faire dépister à leur tour. Pour le CNS, cette approche « est bénéfique pour la santé des partenaires notifiés, en favorisant le dépistage plus précoce des IST (…) et elle représente un outil de prévention, efficace et probablement coût-efficace en santé publique, en contribuant notamment à interrompre les chaînes de transmission. »

Certains pays, par exemple, ont mis à la disposition des patients index une plateforme où il est possible d’identifier anonymement ses partenaires. Ces derniers reçoivent par mail ou MMS un message leur indiquant qu’ils ont été exposés à un risque de contamination ; des messages médicaux adaptés leur sont aussi proposés. D’autres expériences ont promu la géolocalisation des lieux de confidentialité. D’autres pays utilisent d’autres méthodes adaptées à leur législation.

Le CNS recommande ainsi aux pouvoirs publics de mettre en place en France un service d’accompagnement afin qu’il soit « systématiquement proposé aux patients diagnostiqués pour une IST. » Ces services devront être organisés au plus près des besoins, en particulier dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), et être délivrés par des intervenants en santé formés. L’accompagnement à la notification proposé devra être « acceptable pour le patient comme pour son ou ses partenaires, respectueux de leur vie privée, compatible avec le respect du secret professionnel et avec la confidentialité des informations les concernant. » En l’état actuel du droit, le CNS « ne recommande pas la pratique de la notification par les intervenants en santé eux-mêmes, en raison des risques encourus en cas de rupture du secret professionnel. Leur intervention ne devrait être envisagée qu’à la demande du patient et en préservant son anonymat, dans des circonstances conjuguant absence de risque effectif de rupture de l’anonymat et bénéfice majeur de santé publique. » Le Conseil appelle à « créer les conditions légales et réglementaires leur permettant, si telle est la demande du patient, de procéder eux-mêmes à la notification du ou des partenaires sans être exposés à des risques de nature pénale, civile ou ordinale. »

Les recommandations européennes et internationales concernant la notification aux partenaires font état de la triple nécessité de l’accord du patient index, de la confidentialité de la notification ainsi que du soutien nécessaire à ce dernier pour que la démarche de notification soit effectuée dans les meilleures conditions.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr