L’Angleterre sera le premier pays à rembourser la cigarette électronique ? En tout cas, la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA), l’agence britannique du médicament, vient d’octroyer un statut de médicament de substitution nicotinique dans le cadre d'un sevrage tabagique à une marque de e-cigarette. Cette décision des autorités britanniques fait suite à un rapport du Public Health England, publié en aout dernier, montrant que les cigarettes électroniques sont 95 % moins dangereuses que les cigarettes traditionnelles.
Elle concerne « e-Voke », une cigarette électronique fabriquée par British American Tobacco, l'un des plus importants producteurs de tabac et de cigarettes au monde. Le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié Salpétrière (Paris) et auteur d’un rapport sur la cigarette électronique en mai 2013 pour le ministère de la Santé, se dit« contrarié » que des marchands de tabac fabriquent des produits contre le tabac, « cette démarche a quelque chose de pas très sain et il faut que chacun reste dans son camp ». Car de l’addiction à la nicotine de la e-cigarette à celle de la cigarette, il n’y aurait qu’un pas. C’est même l’argument majeur, avec l’innocuité, qui retient depuis des années les autorités de santé en France de prôner cet usage.
La British American Tobacco a déjà obtenu il y a 6 mois une Amm pour un inhaleur électronique, « Voke », « qui ressemblait à celui dont nous disposons en France sous forme de spray ». Et il semble que la British American Tobacco ait obtenu un statut de médicament pour sa e-cigarette par extension. « Nulle trace d’études de tolérance », explique le Pr Dautzenberg. Pour autant, il se dit favorable à ces produits comme outil thérapeutique de sevrage. « Que des e-cigarettes aient l’Amm, je suis pour si clairement leur fabrication reste en dehors du circuit des cigarettes, explique-t-il. Il faudrait établir des équivalences avec des substituts nicotiniques oraux et inhalés.» Rencontrera t-elle le succès escompté par la pragmatique agence du médicament anglaise qui invite fortement d’autres compagnies à présenter leur produit ? « Pas sûr car le mécanisme d’e-Voke est rustique et elle n’a pas de parfum, répond le spécialiste parisien. Sauf si le produit est remboursé ! »
En effet, selon la BBC, le National Health Service (NHS) pourrait annoncer qu'il remboursera le dispositif en tant que substitut nicotinique. Une nouvelle que le Royal College of General Practitioners commente de manière mitigée, estimant qu’il ne serait « pas convenable que le NHS finance les choix de vie des Britanniques ».
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