Dans un communiqué sur l'évaluation des complications de la cryolipolyse à visée esthétique, la Haute Autorité de Santé souligne « des risques de complications graves ou sévères (brûlure, hernie, hyperplasie paradoxale notamment) ». Ces risques ont été identifiés en analysant les publications existantes dans ce domaine, mais aussi des données récentes provenant de signalements aux autorités sanitaires ou judiciaires. Des recherches ont ainsi été effectuées en France et à l'étranger. Même si les événements indésirables graves sont rares, certains ont nécessité une hospitalisation et une intervention chirurgicale correctrice.
La cryolipolyse, un soin utilisé en médecine esthétique, a pour objectif de diminuer les graisses en sous-cutanée (cuisses, abdomen, bras, menton…). Comme son nom l'indique, elle utilise l'effet du froid par voie externe. Grâce à un applicateur et un gel en contact avec la peau, le froid (-5° à -10 °C) a pour objectif d'éliminer les adipocytes situés en profondeur. Chaque séance peut durer jusqu'à 60 minutes, d'après la HAS. D'après un rapport de l'ANSES de décembre 2016, l'effet physiopathologique mis en avant par les promoteurs de cette technique n'est pas « formellement démontré ».
Le grand bazar
Pour la HAS : « la pratique des actes de cryolipolyse présente une suspicion de danger grave pour la santé humaine en l’absence actuelle de mise en œuvre de mesures de protection de la santé des personnes, consistant au minimum, d’une part, à assurer un niveau homogène de sécurité et de qualité des appareils de cryolipolyse utilisés et, d’autre part, à prévoir une qualification et une formation du professionnel qui réalise cette technique ».
La Haute autorité regrette en effet que ces soins soient actuellement réalisés par des personnes de formations diverses : « professionnels de santé (médecins notamment) ou professionnels du domaine de l’esthétique et du bien-être (dont les esthéticiens) ». Et que l’absence d’encadrement de la cryolipolyse soit très dommageable : ni les appareils mis en service, ni les actes réalisés, ni les événements indésirables graves ne sont répertoriés.
Les décisions de la DGS sont attendues
La HAS a publié en juillet 2018 le rapport détaillé d’évaluation sur ce sujet. Il a été transmis à la Direction Générale de Santé pour décider des « meilleures modalités de réalisation de la cryolipolyse à visée esthétique, dans le but de protéger les personnes ».
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