En dix ans, l'incidence de l'obésité est restée stable parmi les élèves de CM2 et leur santé bucco-dentaire s'est améliorée, d’après une enquête nationale de santé publiée par la DREES. Cependant, malgré ces progrès, la majorité des indicateurs démontrent de grandes disparités en fonction de l’origine sociale des élèves. Ces différences s’expliqueraient notamment par le fait que les enfants issus de milieux favorisés adopteraient des comportements plus sains.
À l’occasion de l’édition 2014-2015 des enquêtes de santé en milieu scolaire, un échantillon d’élèves de CM2 à bénéficier d’examens de santé et d’un entretien centré sur les habitudes de vie. Ce type de travail permet de « photographier » l’état de santé des enfants de cet âge et d’estimer son évolution au cours du temps, la dernière enquête impliquant les élèves de CM2 datant de 2008.
Stabilisation de la surcharge pondérale, mais des disparités selon le milieu social
D’après les résultats, 18,1 % des enfants sont en surcharge pondérale et 3,6 % sont obèses sans qu’il n’y ait de réelles différences selon le sexe. Si ces chiffres restent stables depuis 2002, les inégalités sociales demeurent notables avec des prévalences plus élevées pour les enfants d’ouvriers par rapport à ceux de cadres, aussi bien en ce qui concerne le surpoids (22 % contre 13 %) que l’obésité (6 % contre plus de 1 %).
Dans l’ensemble, une large majorité des élèves affirme avoir des habitudes quotidiennes plutôt bénéfiques pour leur santé. Apparemment, lors de l’entretien avec l’infirmier, ils sont 73 % à pratiquer une activité physique en dehors du cadre scolaire et 83 % prennent un petit-déjeuner tous les jours. En revanche, de manière générale, les enfants de cadres adoptent un comportement plus propice à la préservation de leur santé. En effet, ils sont 42 % à déclarer consommer des légumes tous les jours et seulement 15 % à boire des boissons sucrées quotidiennement contre respectivement 27 % et 26 % pour les enfants d’ouvriers. Ils sont également plus nombreux à faire du sport (80 % contre 67 %).
Le temps passé devant les écrans n’est pas le même non plus selon les origines sociales. En CM2, 35 % des enfants disposent d’un ordinateur non portable ou d’une télévision dans leur chambre. Or, cet accès facilité favorise la consommation d’écran. Ainsi, les jours de classe les enfants issus d’un milieu aisé sont deux fois moins nombreux à y passer plus de 2h quotidiennes par rapport aux autres (8 % contre 16 %). Bien sûr, ces constats contribuent au gradient social observé sur la prévalence du surpoids comme de l’obésité.
Pas de soucis pour les caries
En 2015, 68 % des élèves n'ont pas de caries, ce qui représente une hausse de 8 points par rapport à 2008. L’amélioration semble porter davantage sur la présence de caries et ensuite, dans une moindre mesure sur la prise en charge. On peut penser que les examens de prévention proposés sans frais à l’ensemble de la population par l’assurance maladie ont pu contribuer à cette progression. Toutefois, là encore, des différences sociales subsistent : 40 % des enfants d’ouvriers ont au moins une dent cariée contre 27 % des enfants de cadres. De même, chez les ouvriers, près de la moitié des enfants avec des dents cariées en ont au moins une restée sans soins contre 3 sur 10 chez les cadres.
Au niveau des appareils dentaires, 12 % des élèves en portent un, mais ce sont les enfants de cadres qui en sont le plus fréquemment équipés (13 % contre 9 %). En outre, si 76 % déclarent se brosser les dents plusieurs fois par jour, c’est le cas de 79 % des enfants de cadres contre 71 % des enfants d’ouvriers.
Un élève sur 3 porte des verres correcteurs et 13 % ont déjà eu une crise d’asthme
Lors de l’enquête, 32 % des élèves de CM2 se sont révélés porteurs de verres correcteurs ou de lentilles. Dans ce cas précis, aucune différence entre les milieux sociaux n’a été remarquée. Petit bémol, parmi les non porteurs de lunettes 6 % souffraient d’une anomalie de la vision de loin. Autre indicateur où aucune disparité n’a été constatée : les crises d’asthme. Les élèves seraient 13 % à en avoir eu une et 11 % à avoir eu des sifflements dans la poitrine dans les 12 derniers mois.
D’autre part, entre 2009 et 2015, la plupart des taux de couvertures vaccinales sont restés stables notamment en ce qui concerne l’hépatite B (46 %). Les enfants scolarisés dans une école relevant de l’éducation prioritaire sont plus nombreux à avoir reçu les 3 doses recommandées (62 % contre 43 %). Ceci peut s’expliquer par le fait que les familles plus modestes ont recours plus souvent aux services de protection infantiles qui restent impliqués dans la prévention vaccinale. Cette catégorie de la population s’avère également moins réticente envers l’usage des vaccins. Enfin, la proportion d’enfants ayant été vaccinés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) a progressé depuis 2008 et atteint (93 % contre 85 %). En revanche, l’usage du BCG est en baisse passant de 98 % à 90 % de 2008 à 2015 sans doute car il n’est plus obligatoire.
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