Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) publie un avis relatif aux "risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline". Ce dispositif de nutrivigilance est mis en place depuis 2010.
La spiruline est le nom commun donné aux cyanobactéries conditionnées généralement sous forme de poudre, et qui entrent dans la composition de nombreux compléments alimentaires revendiquant certaines qualités nutritives.
L'ANSES s'est auto-saisie de ce sujet suite à des "signalements d'effets indésirables susceptibles d'être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline". Sans connaître précisément les doses consommées, les effets rapportés sont : des désordres digestifs, des atteintes musculaires ou hépatiques, des réactions allergiques… L'Agence a recueilli des signalements en France et a contacté d'autres pays où des effets indésirables ont été notés comme étant susceptibles d'être liés à la consommation de complément alimentaire contenant de la spiruline, notamment en Allemagne, en Italie.
Les risques de contamination par des bactéries, des toxines…
Les conclusions des analyses réalisées par l'ANSES sont de façon globale assez rassurantes : "En dehors du risque de contamination, la spiruline ne semble pas présenter de risque sanitaire à de faibles doses (jusqu’à̀ plusieurs grammes par jour)".
Ce qui interroge les experts sont donc les risques de contamination par des cyanotoxines, des bactéries. Des traces métalliques (plomb, arsenic, mercure) à concentration excessive ont également été identifiées dans des lots de spiruline de culture ou sauvage. En raison de ce risque de contamination, l'Agence recommande aux consommateurs de compléments alimentaires contenant de la spiruline de privilégier les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés par les pouvoirs publics : conformité à la réglementation française, traçabilité, identification du fabricant.
Parmi les cyanotoxines, l'Agence s'interroge surtout sur certaines d'entre elles : les microcystines qui peuvent être toxiques pour le foie (lyse hépatocytaire). Les experts estiment qu’il est "nécessaire d’éétablir un seuil en microcystines pour les compléments alimentaires contenant de la spiruline en tenant compte des autres apports alimentaires de microcystines", même si l’OMS a fixé́ la Dose journalière tolérable (DJT) à̀ 0,04 μg/kg/j.
Pas en cas de phénylcétonurie ou en cas de terrain allergique
Parmi les recommandations données dans cet avis, l’Anses déconseille la consommation des compléments alimentaires à base de spiruline aux patients souffrant de phénylcétonurie - la spiruline contenant de la phénylalanine, ou présentant un terrain allergique.
L'Agence tient à souligner également que "la spiruline ne constitue pas une source fiable de vitamine B12 pour les populations végétaliennes, celle-ci étant présente dans la spiruline majoritairement sous forme d’analogue inactif".
En conclusion, l’Anses rappelle "aux professionnels de santé la nécessité de déclarer auprès de son dispositif de nutrivigilance les effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires dont ils auraient connaissance".
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