Césarienne, accouchements prématurés, pré-éclampsie, malformations cardiaques toutes ces complications qui peuvent survenir lors d’une grossesse sont plus fréquentes si la future mère développe un diabète gestationnel en particulier si celui-ci est sévère. C’est ce que montre une nouvelle étude menée par la Cnamts et l’AP-HP à l’échelle nationale. Ces travaux, parus dans Diabetologia, recensent 7 femmes sur 100 chez qui un diabète a été diagnostiqué en 2012 pendant leur grossesse.
Parmi les accouchements qui se sont déroulés en France en 2012, 796 000 ont fait l’objet d’une analyse poussée à partir des bases d’information du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) et du Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (Sniiram).
D’après les résultats, les mères souffrant d'un diabète gestationnel accouchent par césarienne dans 28 % des cas contre 20 % des femmes qui n’ont pas développé la pathologie. Ces chiffres sont similaires à ceux du BEH publié le 22 mars 2016, qui parlait de 26,4 % de recours à la césarienne en cas de diabète gestationnel. En revanche, si l’étude actuelle compte 8 % de naissances prématurées chez les femmes ayant un diabète (contre 6 % pour les autres), le BEH évoquait un terme de naissance juste légèrement inférieur. De même, ces recherches montrent que la pré-éclampsie apparaît chez 2 % des femmes atteintes de diabète contre 1 % pour les autres. En ce qui concerne l'enfant, le risque de malformations cardiaques serait 1,2 fois plus important que chez les mères qui mènent leur grossesse à terme sans qu’aucun diabète ne se déclenche.
Plus le diabète est sévère, plus le risque est élevé
En outre, l’étude va plus loin et montre que la fréquence de toutes ces complications s’accroît avec la sévérité du diabète, notamment si le recours à l’insuline devient nécessaire. Dans ce cas précis, pas moins d’un tiers des accouchements se fait par césarienne et 9 % des bébés naissent prématurément. Ces nouveau-nés présentent également un risque multiplié par 2 de macrosomie.
Ces données soulignent l’importance de dépister le diabète gestationnel tel qu’il est recommandé par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF) pour les femmes qui présentent des facteurs de risques comme un surpoids, un âge supérieur à 35 ans, des antécédents familiaux ou obstétricaux de diabète gestationnel. En effet, selon le BEH, la prévalence globale de diabète gestationnel était de 8 %, mais atteignait 14,2 % chez les femmes de plus de 35 ans, 11,1 % chez celles en surpoids et 50 % chez celles qui avaient un antécédent de diabète gestationnel. Or, cette pathologie est susceptible de toucher un nombre croissant de femmes au vu de la hausse de la prévalence de l’obésité et du recul de l’âge de la maternité. Toutefois, un dépistage effectué tôt, suivi d’un traitement adéquat limite les complications pour la mère comme pour l’enfant.
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