L’étude DiRECT montre que la rémission du diabète est possible avec la seule prise en charge nutritionnelle. Selon une étude du Lancet menée en soins primaires, la rémission du diabète est possible au prix d’une gestion diététique serrée. Après arrêt des traitements, près de la moitié des diabétiques (46 %) qui ont perdu au moins 15 kg ont vu leur HbA1C réduite à 6,5 % à un an.
Cette étude, ouverte et randomisée en clusters, a été conduite sous la houlette de 49 médecins généralistes écossais et anglais. Les patriciens ont été assignés au hasard pour proposer à leurs patients diabétiques un programme strict de réduction pondérale ou une prise en charge thérapeutique classique basée sur les recommandations en vigueur.
Ainsi, entre juillet 2014 et août 2017, 306 patients ont été recrutés, âgés de 20 à 65 ans et porteurs d’un diabète diagnostiqué de type 2 dans les 6 années précédentes. Tous avaient un IMC compris entre 27 et 45 kg/m2. Aucun n’était traité par insuline. Parmi les 49 médecins généralistes, 23 intégraient leurs patients dans le groupe intervention (n = 23) et 26 dans le groupe pris en charge habituellement.
Une étude menée en soins primaires
L’intervention diététique était donc menée en vie réelle avec la contribution de diététiciens et de d’infirmiers entraînés. Le programme comprenait l’arrêt des antidiabétiques et des antihypertenseurs (réintroduits si PA systolique > 140 mmHg), une gestion nutritionnelle stricte à 825-853 kcal/jour pendant 3 à 5 mois, une réintroduction alimentaire plus riche et équilibrée pendant 2 à 8 semaines puis d’un suivi de maintien pondéral sur le long terme.
Au bout d’un an, la perte de poids a été d’au moins 15 kg chez 24 % des patients dans le groupe intervention. Une rémission du diabète - HbA1C à moins de 6,5 % - a été enregistrée chez 46 % des participants au groupe intervention (68 sur 149) contre seulement 4 % du groupe contrôle (6 sur 149).
La proportion des sujets qui ont vu leur hémoglobine glyquée se normaliser est proportionnelle à l’importance de la réduction pondérale. La rémission a concerné 31 (86 %) des 36 patients qui ont perdu 15 kg ou plus, 16 (57 %) des 26 qui ont maigri de 10 à 15 kg, 19 (34 %) des 59 amincis de 5 à 10 kg, pour chuter à 6 (7 %) sur les 89 qui perdu moins de 5 kg.
Les mesures de qualité de vie ont évolué de pair avec la perte de poids. Sur l’échelle visuelle analogique EuroQol 5 Dimensions, le groupe intervention a grimpé de 7,2 points contre un recul de 2,9 dans le groupe contrôle.
En parallèle, la triglycéridémie des patients a baissé de 0,31 mmol/L et à 12 mois, la proportion de patients nécessitant le maintien d’antihypertenseurs était plus basse dans le groupe contrôle (32 % vs 61 %).
Neuf effets indésirables ont été rapportés par 7 patients du groupe intervention, probablement sans rapport avec le régime. Notamment une cholécystite et des douleurs abdominales.
Dans l’éditorial du Lancet, le Pr Matti Uusitupa de l’institut finlandais de santé publique et de nutrition clinique, précise que la principale limite de cette étude est sa durée : « les résultats à long terme de cette étude - qui devrait se poursuivre encore 4 ans - seront très attendus pour savoir si la perte de poids se maintient. La reprise pondérale étant la règle dans toutes les études relatives à la perte de poids ».
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