"Trop de verres tuent". C'est à la fois le constat du Dr Raphaël Moreno après près de 20 ans de consultations auprès des personnes dépendantes de l'alcool, et le titre de son livre qui paraîtra en juin aux éditions "Qui lit vit".
A 70 ans, ce généraliste à la retraite - mais pas tout à fait - reçoit encore en consultation les personnes victimes de tortures via le centre "Parcours d'exil", situé dans le XIe arrondissement de Paris. Depuis sa thèse en 1973, la carrière du généraliste n'a cessé de prendre des routes différentes, toujours en privilégiant l'écoute de ses patients, passant de médecin de campagne dans les Vosges à enseignant à l'école d'infirmières de l'hôpital Henri Mondor ou encore médecin psychanalyste à Paris. Et c'est dans ce dernier cabinet qu'il commence à recevoir des patients victimes de l'alcool, avant de s'installer à Montesquieu, près de Perpignan, pour se spécialiser dans l'écoute des personnes dépendantes.
Des illustrations créées par un patient suivi pendant 13 ans
[[asset:image:10226 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["DR"],"field_asset_image_description":[]}]]Dans son livre, il raconte sa relation avec Alain Knockaert, un patient qu'il a suivi pendant 13 ans, et qui, après des années de galère et de cures de désintoxication, est finalement sorti de l'alcool en 2005. Alain était alors devenu un membre actif de la Croix d’Or, association devenue Alcool assistance. Avec lui, il s’est bâti une véritable relation d'amitié, que le docteur évoque encore avec émotion : "C'est un ami vétérinaire qui me l'avait envoyé. Il lui avait dit "tu verras, Moreno, c'est pas un médecin comme les autres". Nous sommes passés par des moments difficiles. Et un jour, il m'a dit qu'il faisait des dessins sur sa situation lorsqu'il était en cure. Je lui ai alors parlé de mon projet de livre". On retrouve donc au fil des pages, les dessins d'Alain Knockaert, pleins d'autodérision, au milieu d'autres témoignages de malades de l'’alcool, que le Dr Moreno a suivi pendant plusieurs mois, plusieurs années...
"En général, les médecins n'aiment pas les alcooliques"
[[asset:image:10231 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":["DR"],"field_asset_image_description":[]}]]Plus que de simples témoignages, ce livre est aussi un appel à tous les médecins à privilégier "l'écoute des patients". "Il est vrai qu'il faut une certaine bienveillance pour écouter ses patients parler de leurs problèmes. En général, les médecins n'aiment pas les alcooliques, ça leur prend trop de temps de les écouter. Mais pour moi, la relation est bien plus importante que les médicaments, sur lesquels je suis d’ailleurs sceptique", ajoute le docteur Moreno.
"Trop de verres tuent" est un bel hommage du Dr Moreno rendu à son ami Alain, disparu aujourd'hui. Et ce généraliste passionné de navigation ne compte pas s'arrêter là. Il prévoit de mener sa barque vers un nouvel ouvrage, qui cette fois devrait traiter des personnes victimes de violence et de torture, et être illustré par une patiente qui elle aussi a choisi l'art comme thérapie : la peinture.
"Trop de verres tuent" sortira le 11 juin. Il est déjà en pré-vente sur le site des éditions quiluivit et peut aussi être commandé à quilitvit.editions@hotmail.fr
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