On le savait responsable du syndrome de Guillain-Barré et dernièrement de myélite, voici une nouvelle preuve en faveur du neurotropisme du virus Zika : cet agent infectieux a été retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien d'un homme de 81 ans atteint d'une méningo-encéphalite. Cette observation constatée à l’hôpital Henri Mondor (AP-HP, Créteil) vient de faire l’objet d’une publication dans la dernière édition du NEJM.
L'homme, qui était "en parfaite santé" avant de tomber malade, était rentré dix jours auparavant d'une croisière dans le Pacifique Sud (Nouvelle Calédonie, Vanuatu, îles Salomon, Nouvelle Zélande). Hospitalisé le 10 janvier 2016 en neurologie, il a rapidement sombré dans le coma. Fiévreux (39,1°) et comateux, il présentait une hémiplégie gauche ainsi qu'une atteinte motrice du bras droit, ont relevé les réanimateurs.
Un test d'amplification génétique (PCR) a détecté le matériel génétique du virus dans le LCR en phase aiguë, à son arrivée en réanimation. Et du "virus vivant" a été mis en évidence en laboratoire à partir d'un échantillon de ce liquide, envoyé au centre national de référence des arboviroses de Marseille, précise le Dr Guillaume Carteaux, co-auteur de cette correspondance. "C'est le premier cas de ce type décrit, à notre connaissance", ajoute-t-il. "Les autres causes infectieuses, virales et bactériennes, ont été écartées", ajoute-t-il, en particulier les virus herpès, varicelle, zona et d'autres arboviroses.
Concernant la responsabilité du virus dans la survenue de microcéphalies fœtales, l’augmentation importante du nombre de cas au Brésil confirme cette hypothèse. Le pays, qui compte désormais 1,5 million de cas de Zika, avait sonné l'alarme en octobre 2015, lors de l'apparition d'un nombre inhabituellement élevé dans le nord-est du pays de cas de microcéphalie. Habituellement, on y enregistre en moyenne 150 cas de microcéphalies par an. Quelque 745 nourrissons brésiliens atteints de microcéphalie et 157 bébés morts en raison de cette malformation ont été enregistrés depuis le début de l'épidémie de Zika, a indiqué le ministère brésilien de la Santé. Le nombre des cas confirmés est de 16% supérieur à celui donné la semaine dernière par le ministère.
Début février, l'OMS avait estimé qu'un possible lien entre Zika et l'explosion des cas de malformations congénitales devait être étudié et constituait donc "une urgence de santé publique de portée internationale". Le gouvernement brésilien a établi grâce à des analyses en laboratoire que les mères de 88 bébés atteints de microcéphalie avaient contracté le virus Zika, tout en admettant que "les données ne sont pas assez représentatives" par rapport au nombre total des cas.
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