La prévalence tabagique tourne en France comme dans la moyenne européenne vers 28 % selon le BEH publié en octobre. La cigarette demeure coupable de 90 % des cancers du poumon d'après l'INCa et serait un facteur de risque pour 17 autres types de cancer. Expérimenté en Australie depuis 2012, le paquet neutre est en cours d’introduction en France et au Royaume-Uni depuis le 20 mai et arrivera prochainement en Irlande et en Hongrie. La mise en place de ce paquet a pour objectif de réduire l’attractivité de la cigarette afin de lutter contre le tabagisme. Mais est-ce que l’apparition de ces emballages verdâtres, présentant des avertissements sanitaires avec ou sans images aura un impact sur les accros de la clope ?
Des chercheurs de l’université de Pennsylvanie ont tenté de répondre en partie à cette question en regardant si la présence de photographie de réelles personnes qui subissent les conséquences de leur tabagisme pousse les fumeurs à arrêter. D’après leur étude parue dans Nicotine & Tobacco Research, la réponse est oui ! « Notre but était de montrer comment les fumeurs réagissaient face à des étiquettes sur les paquets de cigarette qui comprenaient une photo d’une vraie personne dont la santé a été détériorée par leur tabagisme ou par celui de quelqu’un d’autre », affirme le Dr Emily Brennan qui a dirigé les travaux.
Une image vaut mieux qu’un long discours
En tout, 924 adultes fumant quotidiennement ont participé à une expérience en ligne où ils ont été confrontés à un type d’avertissement sanitaire: un texte standard, une image qui ne représentait pas une vraie personne, une photographie d’un fumeur atteint d’une pathologie qui existe réellement ou cette même photographie accompagnée d’un texte décrivant les conditions de vie de la personne représentée. Les candidats ont été choisis au hasard et ont regardé 5 avertissements appartenant à une seule catégorie parmi les 4 possibles. Les différences de comportements ont été estimées via les réponses immédiates des participants sur leurs émotions et leurs intentions. Puis leur changement de comportement 5 semaines après a été évalué via leurs déclarations.
Les résultats sont clairs : près du double des personnes qui ont vu les images ont essayé d’arrêter de fumer par la suite par rapport à ceux qui n’avait lu que des textes standards d’avertissements (15,4 % contre 7,4 %). De même, les scientifiques ont constaté un intérêt supplémentaire à joindre des informations sur les fumeurs malades photographiés. « Les photos témoignages, la souffrance de d’individus réels dans des situations réelles, ont augmenté la probabilité que les fumeurs tentent d’arrêter et de le faire définitivement », conclut le Pr Joseph Capella, un autre des auteurs.
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