En 2014, 70 % des personnes qui ont au moins 15 ans vivant en France métropolitaine jugent leur état de santé bon voire très bon même si les données diffèrent selon le milieu social. C’est ce que révèle l’Enquête santé européenne EHIS-ESPS. Apparemment, les Français sont moins touchés par le surpoids que les Européens en général. En revanche, le pourcentage de personnes déclarant souffrir de symptômes dépressifs est similaire à la moyenne européenne et concerne davantage les femmes. Enfin, au niveau du tabagisme, le taux de fumeurs est supérieur à la moyenne des membres de l’UE. Ces résultats viennent confirmer les conclusions du rapport de l’OCDE publié fin 2016 ou de l’étude du Lancet qui évaluait les différents systèmes de santé au niveau mondial.
Les Français souffrent de maladies chroniques
En effet, l’Enquête santé européenne EHIS-ESPS (European Health Interview Survey- Enquête santé et protection sociale) a interrogé près de 10 000 ménages et plus de 26 500 individus en France métropolitaine sur leur état de santé, leur accès à la complémentaire santé ou aux soins ainsi que sur leurs comportements à risques. D'une manière générale, 38 % des participants âgés d’au moins 15 ans ont mentionné un problème de santé chronique ou de caractère durable et 26 % estiment être limités dans la réalisation des activités quotidiennes.
À première vue leur état de santé déclaré est fortement marqué par des inégalités sociales. Par exemple, si l’on mesure la catégorie socioprofessionnelle selon la personne de référence du ménage, on constate que les agriculteurs déclarent un état de santé dégradé même si ces résultats doivent être nuancés car l’âge moyen de cette partie de la population est élevé. Si par la suite on tient compte de l’âge et du sexe, ce sont les ouvriers non qualifiés qui déclarent le plus mauvais état de santé, suivis par les employés administratifs et de commerce, alors que les cadres témoignent de moins de problèmes de santé. Cependant, ces différences sont moins remarquables en ce qui concerne les maladies chroniques ou les incapacités. Ces données sont comparables au reste de l’Europe à l’exception des maladies chroniques pour lesquels le nombre de Français déclarant en être atteint est 5 % plus élevé par rapport à la moyenne européenne.
Obésité, les Français font le poids
L’insuffisance pondérale concerne 4 % des répondants mais 31 % sont en surpoids et 15 % sont obèses. Ainsi, la France se situe au niveau favorable au niveau européen, elle est le pays où le surpoids est le moins fréquent (contre 35 % pour l’UE) mais pour l’obésité les données sont proches de la moyenne européenne (15 % aussi). Autre constat intéressant : les résultats concernant l’IMC varient avec l’âge. La plupart des 15-24 ans ont un poids normal mais cette proportion diminue ensuite pour arriver à 36 % chez les 65-74 ans, mais remonte chez les plus de 85 ans avec 46 %. La fréquence du surpoids et de l’obésité atteint donc une phase de plateau autour de 65-84 ans. Ainsi plus de 20 % des personnes dans cette classe d’âges sont obèses et 40 % sont en surpoids.
Dépression et tabac, les femmes sont à l’amende
Lors de l’enquête, des questions ont également été posées afin de mesurer l’intensité des symptômes dépressifs chez les participants. Les résultats sont similaires de ceux fait dans les enquêtes précédentes : 9 % des femmes et 5 % des hommes présentent des symptômes de dépression. L’Hexagone est donc à la 8e position des 26 pays pour lesquels les données sont disponibles mais reste proche de la moyenne européenne (7 % des personnes interrogées ont des symptômes dépressifs contre 6,7 % dans l’UE). La fréquence de ces symptômes varie selon le sexe mais aussi avec l’âge. Pour les femmes, un premier palier est atteint vers 45 ans et un second vers 75 ans. Pour les hommes, c’est dans cette dernière tranche d’âge que la dégradation de la santé mentale est particulièrement marquée. Par ailleurs, des disparités sont sociales sont aussi observables. Les employés sont les plus touchés à l’inverse des cadres et dans une moindre mesure les professions intermédiaires et les agriculteurs.
Enfin, l’enquête a relevé des informations sur la consommation de tabac. Apparemment, en 2014, 28 % de la population de plus de 15 ans fument et 22 % de façon quotidienne. En comparaison, 24 % des Européens sont fumeurs dont 19 % le sont au quotidien. La France est donc le 15e pays le plus concerné par le tabagisme quotidien parmi les 27 en ce qui concerne les hommes mais il est le 6e si on regarde les femmes ! Les résultats montrent aussi que ce sont les 25-34 ans qui ont le taux de tabagisme le plus important avec 41 % de fumeurs et 32 % qui fument tous les jours. Si on classe par catégorie socioprofessionnelle, ce sont les ouvriers et les employés de commerce qui représente la proportion de fumeur la plus importante. Au contraire, les agriculteurs et les cadres ou les professions intellectuelles fument le moins de manière quotidienne. Toutefois, les cadres représentent la plus grande partie des fumeurs occasionnels. Ces résultats ne comprennent pas l’usage de la cigarette électronique qui est employée par 7 % des répondants, et 6 % l’utilisent tout en restant consommateurs de tabac.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie