Les infections résistantes aux antibiotiques pourraient d'ici 2050 avoir des effets dévastateurs sur l'économie mondiale, d'une ampleur comparable à ceux de la crise financière de 2008, met en garde la Banque mondiale. Son étude indique que, d'ici le milieu du siècle, le PIB global de la planète diminuerait de 1,1% selon un scénario de faible impact de la résistance microbienne et de 3,8% dans le pire des cas. Le rapport conclut également que les dépenses de santé mondiales pourraient augmenter de 300 milliards à plus de mille milliards de dollars par an d'ici 2050, selon les différents scénarios de perte d'efficacité des antimicrobiens. A la différence de la crise financière de 2008, il n'y aurait pas de possibilité de reprise cyclique à moyen terme puisque l'impact coûteux de la résistance microbienne aux traitements persisterait.
"L'ampleur et la nature de cette menace économique pourraient effacer les gains de développement économique durement obtenus et nous éloigner des objectifs visant à mettre fin à l'extrême pauvreté et à accroître la prospérité", estime le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. "Les nations les plus pauvres n'ont pas les moyens du coût de l'inaction et nous devons agir au plus vite pour éviter une crise potentielle", a-t-il insisté.
L'étude de la Banque mondiale montre en effet que selon le pire scénario, la résistance microbienne aux antibiotiques et à d'autres antibactériens pourrait entraîner une chute de plus de 5% du PIB dans les pays à bas revenus et précipiter jusqu'à 28 millions de personnes dans la pauvreté d'ici 2050.
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