Même en pleine conférence internationale sur le Sida (IAS 2015), les nouveaux traitements de l’hépatite C auront fait parler d’eux. Avec notamment la présentation des résultats de la cohorte ANRS HEPAVIH qui confirment pour la première fois dans la « vraie vie » l’efficacité des antiviraux à action directe (AAD) chez les patients co-infectés par le VIH et le VHC.
La co-infection VIH/VHC est fréquente et entraîne une évolution plus rapide de l’hépatite C chronique, avec un risque de cirrhose 2 à 5 fois plus élevé par rapport à la mono-infection par le VHC. De plus, les traitements concomitants du VIH et du VHC exposent à des risques d’interactions médicamenteuses avec une moindre efficacité décrite pour certains antiviraux classiques.
Pour les AAD, les essais thérapeutiques font état d’une efficacité similaire à celle observée chez des patients mono-infectés. Cependant « il était important de confirmer ces résultats hors essais thérapeutiques, « en vie réelle », et c’est chose faite » se félicite l’ANRS. Avec plus de 1600 patients répartis dans 27 centres cliniques, la cohorte ANRS HEPAVIH est l’une des plus importantes cohortes au monde de patients co-infectés par le VIH et le VHC. Son objectif est d’étudier les caractéristiques des patients co-infectés pris en charge et l’accès, la réponse et la tolérance aux nouvelles molécules anti-VHC.
Les données présentées à Vancouver portent sur 76 patients co-infectés pour lesquels les scientifiques disposaient d’un recul suffisant pour pouvoir évaluer la guérison. Parmi ces patients, la majorité (86%) présentaient un bon contrôle de leur infection par le VIH sous antirétroviraux. En revanche, la plupart présentaient une hépatite C chronique à un stade avancé : 80% avaient une cirrhose et 78% étaient en échec d’un précédent traitement. Le VHC était de génotype 1 chez 61% et de génotype 4 chez 22%. Ces patients ont reçu un traitement comprenant un ou deux AAD, associés ou non à la ribavirine, pour une durée de 12 ou 24 semaines.
Un taux d’efficacité de 93%
Au terme du traitement, 100% des patients présentaient une réponse virologique soutenue (charge virale VHC négative). Toutefois, cinq rechutes sont survenues au cours des 12 semaines qui ont suivi la fin du traitement, soit un taux d’efficacité de 93%. La tolérance des AAD a été jugée bonne, avec des effets indésirables rapportés par 38% des patients (anémie dans 30% des cas). Seul un patient a été contraint d’arrêter son traitement prématurément.
« Ces résultats confirment pour la première fois les très bonnes efficacité et tolérance des ADD chez des patients co-infectés suivis dans les conditions de la « vraie vie », explique le Pr Dominique Salmon (Hôpital Cochin, Paris), premier auteur de l’étude. L’efficacité observée est similaire à celle rapportée dans les essais thérapeutiques, alors que dans notre population d’étude la plupart de nos patients présentaient une hépatite C chronique à un stade avancé. Ces données valident les recommandations actuelles en faveur d’un traitement par AAD chez tous les patients co-infectés, y compris et surtout, pour ceux qui présentent une hépatite chronique au stade de cirrhose. » Les cinq rechutes observées dans la cohorte incitent toutefois à une surveillance renforcée des patients co-infectés.
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