Une étude parue dans Alzheimer's & Dementia et à laquelle ont participé des chercheurs de l'Inserm, de l'UCL à Londres (UK), de l'Université McGill à Montréal (Canada), a montré que les « pensées négatives récurrentes (PNR) sont associées à un déclin cognitif subséquent, ainsi qu’à une accumulation de protéines néfastes dans le cerveau qui jouent un rôle dans la maladie d’Alzheimer », indique l'Inserm dans un communiqué.
Il avait déjà été mis en évidence que la dépression et l'anxiété favorisent les risques de démence, mais ce travail s'est surtout intéressé aux schémas de pensées négatifs impliqués dans l'anxiété et la dépression.
Recherche de dépôts de protéines tau et amyloïdes
Ce travail a inclus 292 personnes de plus de 55 ans de la cohorte Prevent-Ad (Pre‐symptomatic Evaluation of Experimental or Novel Treatments for Alzheimer's Disease), et 68 individus de la cohorte Impap + (Multi‐Modal Neuroimaging in Alzheimer's Disease). Durant deux ans, les participants ont répondu à des questionnaires centrés sur leurs éventuelles expériences négatives qu’ils avaient l’habitude de ressasser (schémas de PNR), comme le fait de ruminer des événements passés, de s’inquiéter pour l’avenir, etc. Les symptômes liés à l'anxiété et la dépression ont aussi été évalués chez ces sujets. À noter que chez 113 d'entre eux, des examens d’imagerie cérébrale ont été pratiqués pour évaluer les dépôts de protéines tau et amyloïdes.
Un nouveau facteur de risque de démence ?
Sur un suivi de 4 ans, cette étude montre que « les personnes présentant des schémas plus prononcés de PNR faisaient l’objet d’un plus grand déclin cognitif, ainsi que de troubles de la mémoire, et qu’ils étaient plus susceptibles de présenter des dépôts de protéines tau et amyloïdes dans leur cerveau », indique l'Inserm. Ainsi, la répétition de PNR pourrait être considérée comme un nouveau de risque de démence, avancent les conclusions de cette étude.
Ces chercheurs se demandent si l'inverse serait vrai, à savoir qu'en diminuant les PNR, grâce à des exercices, un entraînement en pleine conscience ou une thérapie verbale ciblée – on pourrait réduire le risque de démence. Des chercheurs européens, comme ceux de cet article travaillent actuellement sur un projet pour voir si une prise en charge adaptée contribuerait à diminuer le risque de démence en améliorant la santé mentale chez les personnes âgées. « Il se peut que les exercices pratiques de préparation mentale, comme la méditation, aident à promouvoir les schémas mentaux positifs », précise Gaël Chételat, chercheuse Inserm à Université de Caen-Normandie et co-auteur de l’étude.
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