Le paludisme résiste encore et toujours ! La résistance de Plasmodium falciparum, l’un des vecteurs de la malaria, à l’artémisinine reste confinée en Asie du Sud-Est. Une cartographie mondiale réalisée par de l’Institut Pasteur de Paris et du Cambodge, la première du genre, illustre la résistance à ce médicament. Elle semble confirmer que les souches résistantes n’ont pas atteint l’Afrique subsaharienne.
Les chercheurs ont dirigé un consortium international nommé KARMA (K13 Artemisinin Resistance Assessment Consortium) soutenu par l'OMS. Ils ont établi cette carte suite à l’identification du gène K13 comme déterminant majeur de la résistance à l’artémisinine. Pour y parvenir, les scientifiques ont dû analyser environ 15 000 échantillons sanguins de patients infectés qui provenaient de 59 pays endémiques entre mai et décembre 2014.
Mais le jeu en valait la chandelle. « La cartographie établie par l’étude KARMA est une des avancées de santé publique majeures tant attendues pour combattre le paludisme », affirme Didier Ménard, responsable de l’unité d’Épidémiologie moléculaire du paludisme à l’Institut Pasteur du Cambodge. En effet, l’étude KARMA a permis de découvrir 70 nouvelles mutations de la protéine K13. « Nous montrons que seul un faible nombre de mutations est associé à la résistance, ce qui devrait faciliter la surveillance de la résistance à l’artémisinine », développe Odile Mercereau-Puijalon, du département des Parasites et insectes vecteurs de l’Institut Pasteur de Paris. Les résultats démontrent avant tout que la mutation la plus souvent observée en Afrique n’est pas associée à la résistance au médicament.
Mieux encore, les spécialistes ont constaté deux régions où l’émergence de parasites résistants est importante. Ces foyers, situés entre le Cambodge, le Vietnam et le Laos ou la Birmanie, l’ouest de la Thaïlande et le sud de la Chine, sont indépendants. Ce qui permet de supposer que les stratégies internationales ont empêché la dissémination des souches résistantes. Ces méthodes comprennent notamment le fait de réduire le nombre d’infections non détectées et l’utilisation de médicaments antipaludiques efficaces en voie de stopper le cycle de transmission du vecteur.
Selon l’OMS, 214 millions de personnes ont contracté la maladie en 2015 et 438 000 en sont morts, principalement en Afrique subsaharienne.
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