La délivrance de médicaments à l'unité va être rendue obligatoire pour certains antibiotiques en tension d'approvisionnement, une mesure destinée à lutter contre les pénuries et l'antibiorésistance, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.
« Il n'y a pas de rationnement. L'idée, c'est de rendre obligatoire la distribution de médicaments à l'unité quand il y a tension. Mais pas tous, uniquement certains antibiotiques », a indiqué cette source, à l'approche de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024.
Les pharmaciens sceptiques
Cette décision pourrait aussi contribuer à réduire le gaspillage en délivrant le nombre exact de comprimés prescrits, dans un pays où la consommation des antibiotiques reste parmi les plus élevées en Europe et qui a été confronté l'hiver dernier à des pénuries d'amoxicilline.
Ce projet laisse les pharmaciens perplexes : ils s'interrogent sur les modalités pratiques et pointent un problème de traçabilité. « Découper les blisters, ce n'est pas la bonne réponse. En termes de traçabilité en numéro de lot, c'est une vraie galère », estimait la semaine dernière le président de l'union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo). Selon le syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique (Leem), « il n'y a pas de consensus sur la délivrance à l'unité d'un point de vue industriel ».
Le gouvernement a déjà annoncé par ailleurs qu'il allait permettre aux patients d'obtenir un diagnostic en pharmacie en cas de soupçon d'angines ou de cystites puis un éventuel traitement sans ordonnance si le test s'avère positif.
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