« Ce n’est pas un congrès comme les autres », a reconnu François Hollande ce vendredi 3 juin lors du dizième congrès de médecine d’urgence à Paris. L’année 2015 a bien été une année terrible pour les urgentistes en tension permanente après les attentats de janvier et novembre dernier. Avec cette intervention présidentielle, la médecine d’urgence accède toutefois au rang de spécialité d’État. Cette exposition ne s’explique pas seulement pour des raisons seulement médicales. Elle est aussi décrite comme « la vigie du système de santé » où s’observent les failles, les drames, les peurs de la société française. Plus peut-être que d’autres pour le président, les urgentistes incarnent au mieux les missions de service public, la disponibilité, la solidarité exercée « qui fait la France ». Autant d’arguments qui expliquent la reconnaissance académique espérée depuis des années et obtenue en 2015 avec la création d’un diplôme. Pour autant, le président n’a pas masqué les menaces qui pèsent sur la France lors du prochain Euro, du Tour de France et des festivals d’été. Il a enfin conclu son intervention en exprimant sa gratitude pour le travail accompli ces derniers mois. Ces paroles ont touché le public qui a fait une ovation au président de la République, moment rare en ces temps plutôt orageux.
SOS médecins fête son jubilé
Comme en écho, sur les bords de la Seine, malgré la montée des eaux, les médecins de SOS médecins fêtaient leurs cinquante ans d’existence. Créée par le Dr Lascar dans des conditions difficiles, SOS médecins est devenue une organisation importante et sûre d’elle-même. La maire de Paris Anne Hidalgo, le président du conseil de l’ordre des médecins Patrick Bouet, le directeur de l’agence régionale de santé Île-de-France Christophe Devys et le Pr Benoît Vallet, directeur général de la santé, ont reconnu à SOS médecins un rôle essentiel dans la prise en charge des urgences médicales. Ils ont surtout rappelé à la suite du Dr Serge Smadja, président de SOS médecins grand-Paris et le Dr Pierre-Henri Juan, président de SOS médecins France, que cette organisation créait une réponse indispensable à l’organisation territoriale de la médecine.
C’est bien SOS médecins qui au travers d’une expertise reconnue sur des thèmes comme la douleur, les urgences abdomino-pelviennes, les bronchiolites, mais aussi une activité de surveillance des pathologies, assure les premiers soins des populations notamment urbaines. Les médecins de l’organisation mettent en place des outils de suivi, mais aussi de soins comme la création d’une nouvelle malette d’urgence qu’ils ont développée, à l’usage de leurs médecins. SOS médecins, par ailleurs, s’appuie sur la télémédecine, l’échoscopie pour améliorer le diagnostic, ce qui est essentiel en médecine d’urgence. De nombreux experts étaient présents lors de ce jubilé. Et le Pr Jean-Noël Fabiani, chirurgien cardiaque de l’hôpital Georges-Pompidou et historien, a replacé la modernité de cette organisation dans l’histoire de la médecine.
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