Alors que les ventes des génériques sont en baisse d’après les chiffres du GEMME, et que le gouvernement compte sur ces molécules pour faire des économies, l’étau se resserre de nouveau autour des prescripteurs.
Après une vive polémique sur le sujet entre les fabricants de génériques du GEMME et la CSMF, la Cnamts semble en effet décidé à emboiter le pas des premiers, qui suggéraient de pénaliser les médecins trop rétifs à la substitution.
Le directeur général de la Cnamts l’a indiqué la semaine dernière au cours d’une commission paritaire nationale... des pharmaciens ! Présent à cette réunion, le président de la section professionnelle des pharmaciens à la commission, François Martial, confirme les propos du directeur de la Cnamts relayés dans la presse. «Il a rappelé que des actions seraient prises au regard des taux de non prescription de génériques anormalement élevés. On estime en effet que celui qui a environ 30% de « NS » dans ses prescriptions abusent ».
Une campagne va donc être lancée par les caisses dans les mois à venir, visant à identifier les médecins « hors normes ». Et ceux qui utilisent de façon trop généreuses le "Non substituable" seront convoqués et au besoin sanctionnés.
Du côté des syndicats de médecins libéraux, la pilule passe mal. D’abord sur la forme. Car beaucoup ont appris la nouvelle dans la presse. « Nous sommes les premiers concernés et nous sommes informés de rien », s’énerve Luc Duquesnel, président de l’Unof-CSMF.
Ensuite, sur le fond, car ce sont d’autres raisons qui poussent le médecin à ne pas prescrire de génériques. Le président de MG France, Claude Leicher, reconnaît qu’il y a bien « quelques médecins qui s’enferment dans cette logique du tout « NS » de façon idéologique » mais qu’ils sont minoritaires. Il estime avant tout que le maintien du «NS» reste « une nécessité médicale pour les prescripteurs ». Avant de pointer l’hôpital et les ordonnances des spécialistes avec lesquelles aucune modification n’est possible. « S’il y a abus, nous sommes prêts à en discuter mais d’un autre côté les médecins doivent pouvoir conserver leur liberté de prescription », répète le généraliste de la Drôme.
A la CSMF, on insiste davantage sur la nécessité de « redonner confiance aux Français dans les génériques ». « Il y a pour le médecin une forte pression de la part des patients qui viennent en consultation. Une campagne pour les génériques comme il y a eu pour les antibiotiques serait une bonne idée », propose son président, Jean-Paul Ortiz. A ses yeux, la faute reviendrait d’ailleurs en partie aux industriels. En cause, les ruptures de stocks des génériques, qui seraient nombreuses selon lui, et auxquelles les médecins seraient donc contraints de répondre en revenant aux princeps. Une communication des caisses sur le sujet est prévue pour cet été.
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