Hépatite C: des associations dénoncent un rationnement sur les nouveaux traitements

Publié le 15/12/2015
sovaldi

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Plusieurs associations réclament que les nouveaux anti-viraux contre l'hépatite C puissent être prescrits à toutes les personnes infectées par le virus, dans une lettre adressée à Marisol Touraine. Dans ce courrier, Médecins du monde, SOS Hépatites Fédération, le Collectif inter associatif sur la santé (Ciss), Aides, CHV, TRT-5 et le Comité pour la santé des exilés (Comede) demandent "une véritable stratégie nationale de lutte contre l’hépatite C, reposant prioritairement sur la prise en charge des nouveaux traitements par l’assurance-maladie pour toutes les personnes infectées par le virus et nécessitant un traitement, quel que soit leur stade".

Elles rappellent que la lutte contre l’hépatite C a connu "une véritable révolution" avec l’arrivée de nouveaux traitements comme le Sovaldi® (sofosbuvir, du laboratoire Gilead) qui permettent des "taux de guérison spectaculaires". Mais en raison de leur coût élevé (41.000 euros pour un traitement de 12 semaines), les autorités sanitaires françaises ont décidé de les réserver aux patients les plus gravement atteints développant cirrhose ou fibrose du foie.

Lors de la négociation du prix de ces nouveaux anti-viraux, le Comité économique des produits de santé (CEPS) a aussi inventé une enveloppe limitative de dépense pour ce type de molécules, assorti d'un dispositif de régulation ad hoc à la charge du laboratoire en cas de dépassement. Lors des Universités du mensuel Pharmaceutiques début décembre à Marseille, Michel Joly, Président de Gilead France en avait dressé un premier bilan positif, expliquant qu'il est "très probable que cette contribution spécifique à l'hépatite C ne sera pas déclenchée, ni en 2015, ni en 2016".

Respect d'enveloppe qui ne satisfait guère les associations qui ont écrit à la ministre. "Ces prix prohibitifs ont obligé les pouvoirs publics - pour la première fois en France - à rationner l'accès aux soins, provoquant une perte de chance pour les malades", estiment-elles au contraire. Selon le Dr Jean-François Corty de Médecins du monde, 120.000 à 150.000 patients nécessitent un traitement contre environ 15.000 patients par an actuellement. Et pour y parvenir, les associations suggèrent au gouvernement d'utiliser les grands moyens, comme le recours à la "licence d'office" qui impliquerait l'arrivée rapide de génériques sur ce segment.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr